Obsolescence programmée

dimanche 22 juillet 2018
par  Esméralda
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En 1945, le CNR créa la base de notre système de santé ce que le patronat n’a jamais accepté et n’a cessé d’attaquer. Les ordonnances (déjà) du 21 août 1967 sur la sécurité sociale sont d’ailleurs largement à l’origine du mouvement de mai 1968. Depuis 1996 nos gouvernements successifs amplifient cette oeuvre de destruction.
Pourquoi ? Simplement parce que le budget de la sécurité sociale (toutes branches confondues) c’est 390,3 milliards* qui échappent aux grands actionnaires.

Alors, vous me demanderez comment vont-ils nous pousser à croire que des assureurs privés pourront faire mieux ? C’est simple, on détruit progressivement comme pour tous les services publics. On commence par le dé-remboursement (médicaments, indemnités journalières...), on continue en imposant des franchises aux assurés et puis on finit par réduire le nombre de salariés qui ont toujours plus de travail avec moins de moyens. Les conséquences ? évidement des lenteurs, des prestations aux rabais...entraînant le mécontentement des usagers.

Et là, le gouvernement proposera la solution miracle : la réforme pour palier aux déficiences du système qu’ils auront eux-mêmes créées. Un nouveau seuil vient d’être franchi avec le gouvernement Macron qui supprime les cotisations maladies pour les transformer en impôt. Les cotisations maladie faisaient partie de notre salaire socialisé, je m’explique celles-ci étaient prélevées sur notre salaire brut et redistribuées à l’assurance maladie directement. Quand le gouvernement vous dit que cela va augmenter votre pouvoir d’achat c’est faux, il s’agit d’un simple tour de passe-passe, c’était notre argent que l’on mettait dans un pot commun (au lieu de le percevoir directement comme le salaire net), pour nous protéger des « accidents de la vie » maintenant ce budget (209,1 milliards d’euros*) pourra être reversé, tout ou partie, à la sécurité sociale en fonction des choix politiques, alors que cela était impossible avant. Le gouvernement vient de programmer grâce à cette loi la mort de notre système de protection sociale tel qu’on le connaît.

Nous avons un des meilleurs systèmes de santé au monde, il faut le conserver et continuer à l’améliorer. Si demain, les assurances privées le prennent d’assaut nous ne pourront plus nous soigner et vivre dignement*, je refuse de croire que la seule chose positive que la guerre nous a apportée soit détruite pour enrichir les poches d’actionnaires avides d’argent.

Les salariés de la CPAM des Bouches du Rhône se mobilisent depuis le 20 avril 2018 pour dénoncer ces agissements (distributions de tracts devant les accueils, grèves reconductibles tous les vendredis) .
Nous avons d’autres solutions pour remplir les caisses, au lieu de s’attaquer aux assurés sociaux et à leurs prestations (qui ne coûtent pas un pognon de dingue comme veut le faire croire notre président). On peut revoir les tarifs des médicaments à la baisse, arrêter d’exonérer les entreprises du CAC40 ( 25milliards d’euros environ) par exemple. C’est à ce niveau que l’on doit faire de réelles économies et non sur les aides aux plus démunis et de surcroît, ces mesures nous permettraient d’être excédentaire, ce qui nous permettrait de rendre un service de qualité avec des prestations à la hauteur du but de 1945 : cotiser selon ses moyens et recevoir en fonction de ses besoins.

Notre sécurité sociale on ne pourra la sauver que tous ensembles.


Notes et références :
www.securite-sociale.fr (accueil>presse>chiffres)
sicko de Michael Moore



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