L’ancien président américain Jimmy Carter maintient son accusation d’apartheid à l’égard d’Israël

mardi 12 décembre 2006
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L’ancien président américain Jimmy Carter, très critique de la politique israélienne dans son dernier ouvrage, a maintenu vendredi que l’Etat hébreu se rendait coupable à ses yeux d’« apartheid » à l’égard des Palestiniens.

Avec ce livre intitulé « Palestine : Peace Not Apartheid » (Palestine : la paix pas l’apartheid), le prix Nobel 2002 espère également percer le « mur impénétrable » qui empêche, selon lui, les Américains de prendre conscience du sort des populations palestiniennes.

La publication de cet ouvrage, qui se révèle un succès de librairie aux Etats-Unis, a provoqué une levée de boucliers des groupes pro-israéliens mais aussi la démission de Kenneth Stein, responsable du Carter Center et conseiller de longue date de l’ex-président.

Avec « Palestine », l’ancien chef de la Maison Blanche suit l’évolution du processus de paix israélo-palestinien depuis sa présidence (1977-1980) et l’accord de Camp David qu’il avait négocié entre Israël et l’Egypte. S’il impute l’impasse actuelle à l’ensemble des parties, il se montre particulièrement virulent vis-à-vis d’Israël.

Jimmy Carter a expliqué qu’il souhaitait susciter un débat sur la politique d’Israël inexistant ou étouffé dans les médias d’information américains qui « presque tous restent silencieux » sur ce problème.

« Le silence est quasi universel dès lors qu’il s’agit d’une possible critique des politiques que mène actuellement le gouvernement israélien », a-t-il observé devant la presse à Atlanta (Géorgie).

Les accusations de l’ancien président démocrate ont suscité la colère des organisations juives qui ont lancé des pétitions dénonçant l’usage du mot « apartheid » pour décrire le traitement réservé aux Palestiniens par Israël.
Jimmy Carter affirme pourtant que ce terme se justifie par les barrières grillagées, les détecteurs électriques et les blocs de béton installés par Israël le long de la frontière avec la Cisjordanie.

« Je pense même que la situation est pire, dans bien des cas, que l’apartheid en Afrique du Sud », a-t-il fait valoir en allusion au régime de ségrégation raciale pratiqué dans ce pays africain jusqu’en 1990.

Pour le patron du Carter Center, qui a dirigé plusieurs missions d’observation de scrutins dans le monde, notamment dans les territoires palestiniens, une chape de plomb interdit tout débat sur Israël aux Etats-Unis. « Il y a dans ce pays une formidable intimidation qui réduit nos concitoyens au silence », a-t-il souligné, notant que ce silence est observé non seulement par « des individus ou des personnes candidates à des fonctions électives mais aussi par les médias d’information ».

Nous ne sommes donc pas les seuls à le dire...




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