GDF propose à Suez d’avancer les bans.

mercredi 20 décembre 2006
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Villepin et les hauts fonctionnaires de Bercy rament désespérément pour trouver une parade à la décision du Conseil constitutionnel du 30 novembre reportant la fusion entre Gaz de France et Suez au 1er juillet 2007.

C’est- à- dire sous l’éventuelle présidence de Sarkosy, qui n’est pas chaud pour l’opération, ou de Ségolène Royal qui y est franchement opposée.

Le 7 décembre, Jean-François Cirelli, patron de GDF, a fort discrètement écrit au président de Suez, Gérard Mestrallet pour pousser les feux.

Dans sa missive (qu’il n’a même pas communiquée à son conseil d’administration), Cirelli propose à Suez de signer formellement l’accord entre les deux groupes avant le 1er avril, la fusion n’entrant en vigueur que le 1er juillet.

C’est-à-dire quand le marché du gaz aura été totalement libéralisé, conformément à la directive européenne à laquelle se réfère le Conseil constitutionnel.

Mestrallet n’avait pas encore fait connaître sa réponse lundi soir, ce qui ne dénote pas un enthousiasme extraordinaire de sa part.

Et comme s’il traînait les pieds, son conseil d’administration, qui s’est tenu le 8 décembre, n’a même pas retenu la grande idée de Bercy et de GDF pour lancer dès maintenant le processus de fusion.

A savoir la mise en place de « participations croisées » entre les deux groupes, GDF achetant entre 20% et 51% de Suez, qui lui-même aurait pris jusqu’à 10% de GDF.

En définitive, les administrateurs se sont lourdement félicités des bénéfices de leur boîte, qui devraient atteindre 3,5 milliards en 2006, son « plus haut niveau historique ».

Une manière de dire que Suez n’a pas besoin de GDF pour se porter à merveille.

PRESSION DU GAZ.

Même si Villepin et Breton parviennent à éviter l’enlisement du projet de fusion, il leur faudra désamorcer la bombe à retardement posée par le Conseil constitutionnel.

Lequel a souligné que la directive européenne sur l’énergie (approuvée par le gouvernement Raffarin en 2003) interdit, à partir du 1er juillet 2007, les tarifs « régulés » du gaz et de l’électricité fixés par l’Etat, et aujourd’hui nettement plus avantageux que les prix du marché libre.

Et ce contrairement aux promesses faites au printemps par Villepin et Breton pour obtenir le vote de la loi de privatisation de GDF.

« Nous devons trouver un moyen pour gagner du temps », commente un proche de Breton.

Le ministre espère ainsi obtenir de Bruxelles une dérogation permettant de maintenir les tarifs régulés pendant deux ans.

Il y aurait encore plus simple : que l’Etat, qui restera l’actionnaire déterminant dans le nouveau groupe, prenne l’engagement de maintenir les tarifs du gaz au niveau actuel.

Solution évoquée lors d’une réunion entre Breton et le groupe UMP, le 6 décembre, à l’Assemblée.

Mais aussitôt repoussée, certains parlementaires ayant fait finement remarquer qu’un blocage des tarifs - et donc des bénéfices - risquait de faire fuir les actionnaires de Suez appelés à fusionner.

L’horreur absolue.

Source Le Canard enchaîné du 13/12/2006

Transmis par Linsay



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