Le rail dans l’engrenage, le processus de Lisbonne...

samedi 12 novembre 2005
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- Rail, le doigt dans l’engrenage : En décembre 2000, le gouvernement de la gauche plurielle avait accepté l’ouverture à la concurrence des transports ferroviaires pour le fret Une fois mis le doigt dans l’engrenage de la libéralisation, la brèche a été rapidement élargie. Sous la pression de la majorité démocrate-chrétienne et social-démocrate du Parlement européen, le Conseil des Ministre des transports (avec opposition de la Belgique et du Luxembourg) s’est mis d’accord pour libéraliser le transport international des passagers d’ici 2010 dans le cadre du troisième paquet ferroviaire. Le Parlement européen demandait même la libéralisation des lignes nationales en 2012. Mais le Conseil n’est pas hostile à un futur quatrième paquet ferroviaire qui reprendrait cette proposition.

Comme dans d’autres secteurs, à l’exemple des télécommunications, la libéralisation du rail entraîne plus ou moins rapidement sa privatisation. C’est ainsi que la libéralisation du fret en 2000 s’est concrétisée en juin 2005 par la circulation de trains de marchandises entre la Meuse et l’Allemagne sous l’égide de la société Connex, celle-là même qui profite de la privatisation de la SNCM. L’opposition des organisations syndicales, au nom de la défense du service public, ne peut faire oublier la faiblesse de l’action des directions syndicales contre le projet de libéralisation du fret approuvé par le gouvernement de gauche.

Des rapprochements peuvent être faits entre le transport ferroviaire et le secteur de l’électricité. La privatisation annoncée par le gouvernement actuel ne découle-t-elle pas de l’acceptation par le gouvernement de la gauche plurielle de l’ouverture à la concurrence du secteur de l’énergie ?

 Notre Europe » : Chargées de défendre la construction européenne, de nombreuses associations bénéficient de financements communautaires. Elles se sont, bien sûr, engagées pour le oui au referendum. « Notre Europe » est l’une des associations les plus influentes. Créée par Jacques Delors après son départ de la présidence de la Commission européenne, elle percevra plus de 600.000 euros du budget communautaire en 2005 pour réaliser des études et des recherches. Pascal Lamy, qui en était le président, vient de rejoindre la direction générale de l’OMC. C’est un ancien directeur général de la Commission Delors qui lui succède, Thommaso Padoa-Schioppa, membre du directoire de la Banque Centrale européenne. Il fut l’auteur d’un rapport qui annonçait la création de milliers d’emplois en Europe avec la mise en place du marché unique. Il pourra toujours diligenter des études de son association pour expliquer que son rapport n’était que de la poudre aux yeux.....

- L’Europe « sociale » : La réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne le 27 octobre a entériné globalement la poursuite du processus de Lisbonne fondée sur la déréglementation, la précarisation et la flexibilité du travail. Tony Blair y a fait partager sa conception du « social » : « La raison d’être de notre modèle devrait être d’optimiser notre aptitude à soutenir la concurrence ».

La concurrence, noyau dur du Traité de l’Union Européenne, et la compétitivité sont les principaux objectifs. La Commission en a fait son bréviaire et inscrit toutes les politiques communautaires dans ce double carcan. Elle vient de créer un groupe de travail pour mesurer l’impact du changement climatique sur la compétitivité. Ses propositions en matière d’enseignement et de formation visent à promouvoir « l’esprit d’entreprise » en allant jusqu’à la création de « mini-entreprises » dans l’enseignement secondaire ! Elle vante la « mobilité » du travail, son « adaptabilité », la « modération salariale » pour répondre aux demandes du patronat. Mais cela ne lui suffit plus. Elle contribue à la casse du droit du travail dans les Etats membres et en arrive même à proposer...une baisse des salaires pour relancer la croissance. Un récent rapport du directeur général des affaires économiques et monétaires propose en effet un changement des règles de fixation de salaires pour les faire baisser de 3,7% en trois ans.



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