Riche soirée

mercredi 30 septembre 2009
par  Charles Hoareau
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Mardi 22 septembre avait lieu l’assemblée de rentrée de Rouge Vif 13. Il n’est pas exagéré de dire que fut une riche soirée.

- Riche par le nombre de participant-e-s et surtout leur diversité : une forte proportion de jeunes, des travailleurs avec ou sans emploi issus des cités populaires, des militants syndicaux d’entreprises tant du public que du privé parmi lesquels on remarquait des militants de l’UNM et d’ADOMA, des cadres confrontés à des politiques de gestion qui relèvent davantage de l’oppression et de l’aliénation que de la mise en valeur des richesses humaines au travail. Une assemblée riche et colorée dans tous les sens du terme.

- Riche aussi par la qualité du débat où des points de vue différents peuvent se faire entendre sans que cela ne nuise ni au respect mutuel, ni surtout à la fraternité nécessaire à toute organisation qui veut s’opposer à la logique individualiste du système.

Suite au rapport fait par Serge Pinna, président de Rouges Vifs 13, le débat a tourné principalement autour de quelles perspectives politiques en lien avec les luttes sociales et quel rassemblement dans celles-ci et au-delà dans les élections.

A plusieurs reprises est venue l’idée qu’il fallait construire un « LKP métropolitain » rassemblant autour des revendications les partis, les syndicats, les associations, bref tout ce qui bouge ou est prêt à bouger dans le sens du progrès social. Le combat actuel pour La Poste (et plus largement le service public) pouvant en être un exemple d’embryon.

Ce moment du débat fut d’ailleurs l’occasion pour Régine, cadre supérieure à France Télécom, d’expliquer et de témoigner sur la situation actuelle dans l’entreprise et les résistances qui s’y manifestent et le cynisme d’une direction qui, loin de remettre en cause ses visées, entend régenter même les propos de ses employés quand on les interroge sur la situation.

Plusieurs intervenants ont insisté sur la différence à faire entre rassemblement de luttes, front populaire et parti organisé. A partir de là deux points de vue se sont fait entendre. Faut il d’abord (re)construire un grand parti communiste de notre temps ou cette reconstruction se fera dans le même mouvement que la constitution d’un front unitaire ? De ce point de vue les exemples internationaux (Venezuela, Portugal, Iran, Liban…) ne manquent pas et sont porteurs d’enseignement. L’assemblée n’a bien sûr pas tranché mais entendu les arguments et s’en est nourrie. Par contre un autre élément a lui rassemblé les points de vue, celui de la nature du rassemblement.

Au fond le choix est simple. D’un côté la construction d’un Die Linke à la française (ce que semblent vouloir Mélenchon et la majorité de la direction du PCF) avec le risque de la négation des identités, des histoires et au bout du compte le danger de l’affadissement idéologique, de l’autre côté un rassemblement porteur de la diversité où les communistes à égalité de droits et de devoirs, pourront faire entendre leur analyse et donner leur point de vue. Au vu des propos échangés ce soir là l’assemblée penchait nettement pour la deuxième solution.

Sur cette question, Jean Pierre Meyer, dirigeant national du PCF et ami depuis son origine de Rouges Vifs, expliqua le combat que mènent un certain nombre de camarades pour ne pas que le parti soit confisqué par d’autres qui ne croient plus aux idéaux initiaux qui ont prévalu à sa création : un exemple concret du rassemblement possible dans et hors parti.

Trois autres éléments ont aussi marqué le débat :

- La nécessité d’une organisation qui s’appuie sur les luttes victorieuses pour (re)donner espoir à une classe ouvrière qui n’en a plus beaucoup. A des salarié-e-s qui dans le meilleur des cas sont usé-e-s par des luttes incessantes qui n’empêchent pas un recul général et dans le pire se sentent abandonnés par un mouvement social qui leur parait loin de leurs préoccupations et inefficace. C’est souvent le cas des habitants des grandes cités ghettos, des chômeurs, des éternels précaires, de celles et ceux qui sont en permanence confrontés, en plus de tout cela, au racisme ordinaire et à une répression croissante. Ce lien nécessaire entre luttes dans les secteurs traditionnels d’implantation du mouvement syndical et politique et les habitants des quartiers et cités populaires a été souligné par Mohamed Bensaada et repris par la tribune.

- La nécessité de développer la mise à disposition d’éléments de compréhension du monde et de ce point de vue la connaissance et la réflexion sur la situation internationale, ce qui bouge dans les pays émergents est fondamentale. A sa modeste mesure Rouge Midi essaie d’y contribuer. Dans ce cadre a été réaffirmée la nécessité de poursuivre et d’améliorer le cycle de formation politique en y intégrant des soirées conférence/ débat pouvant s’appuyer en particulier sur des films. La prochaine soirée, qui aura lieu le 12 octobre, aura pour thème La Palestine ; nous y reviendrons. Sans attendre, cette assemblée du 22 a été l’occasion d’inaugurer un stand livres avec bibliothèque et vente d’ouvrages en particulier du Temps des cerises qui a eu un grand succès.

- Dernier élément, et on rejoint notre histoire de LKP, c’est la nécessité de partir du quotidien des gens, d’obtenir par des luttes unitaires des résultats concrets et visibles. C’est à ces deux soucis que veut répondre le tract au titre éloquent (La droite cogne fort : on ne peut donc rien faire ?) qui fut pris pour diffusion par nombre de participant-e-s de la soirée avant de se séparer autour du verre de l’amitié…et des gâteaux de l’Aïd !


En médaillon vue partielle de l’assemblée en début de rencontre



Documents joints

Tract de rentrée

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