Impressionnants salarié-e-s de FRALIB

lundi 19 avril 2010
par  Charles Hoareau
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Vendredi 16 avril les salarié-e-s réuni-e-s en assemblée générale ont voté à l’unanimité la poursuite du mouvement qui est donc rentré ce lundi dans….sa septième semaine !!

Rappelons qu’ils se battent pour 200€ de plus par mois ce qui ne représentent que 0,02cts par boite de thé produite ou encore 0,01% des profits du groupe UNILEVER.

Nombre de celles et ceux qui les observent se demandent comment ils peuvent montrer une telle détermination sereine.

Cette détermination est d’ailleurs en train de produire ses effets. La direction de l’usine a d’abord tenté plusieurs manœuvres et stratégies pour éviter de répondre aux revendications, successivement :

-  Elle a d’abord annoncé haut et fort, y compris publiquement, qu’elle ne « lâcherait pas plus de 16€ bruts par mois »
-  Violence verbale et physique en particulier à l’encontre d’une salariée qui a dû être hospitalisée
-  Lettre tous les week-end à tous les salarié-e-s en tenant les propos les plus menaçants et alarmistes, pour constater tous les lundis matins qu’aucun salarié n’avait cédé à la pression.
-  Désertion pure et simple de l’usine et paiement des quelques non-grévistes à la maison…

Contrainte et forcée, à la 6e semaine de revenir « discuter mais non négocier », elle refuse la convocation à la Direction du Travail, puis le directeur se présente à l’usine avec 4 gardes du corps (qui se demandent encore pourquoi on les a fait venir de Paris !) et 2 huissiers (au cas où l’un des deux deviendrait aveugle, sourd et illettré..). Jeudi dernier la « discussion non négociation » s’est donc engagée…et de premiers reculs encore timides sont apparus…

Pas de quoi arrêter le conflit ont dit des salarié-e-s encore plus déterminé-e-s.

Comme nous l’avons déjà écrit ici cette force du mouvement s’explique par une histoire et un présent héritier de celle-ci.
Elle montre que cela est possible à construire ailleurs.

Aujourd’hui ce qui les porte c’est un syndicat CGT très majoritaire [1] qui depuis des années porte à la fois la fraternité et l’analyse de classe, analyse qui leur a permis de faire les démonstrations que l’on sait qui commencent à ennuyer sérieusement UNILEVER et ternir l’image d’entreprise moderne et sociale qu’elle voudrait donner.

C’est sûr qu’aux clients que nous sommes quand on voit l’évolution des prix du thé à la source (et donc des revenus des paysans asiatiques) sur 20 ans et celui des boites que l’on consomme, ça va leur prendre du temps, chez UNILEVER, pour nous convaincre qu’ils doivent augmenter les prix au nom du commerce équitable ! En plus quand on sait qu’en douce ils ont diminué les rations de 20% sans diminuer les prix de vente !!

Ce qui porte aussi les salarié-e-s c’est la solidarité que la CGT d’Aubagne et du département font monter autour de ce conflit. A ce jour ce sont plus de 22 000€ récoltés dont fait remarquable à souligner 1500€ versés par des non-grévistes !

Samedi aussi, sur le marché d’Aubagne, les forces politiques locales qui depuis le début soutiennent le mouvement [2] étaient ensemble pour diffuser l’appel à soutien et récolter ainsi l’argent pour la lutte.
Et cela marche ! La solidarité s’amplifie.

A midi un barbecue géant était organisé dans la cour ensoleillée de l’usine, au pied du grand bâtiment sur le toit duquel flotte le drapeau CGT. Entre l’odeur des grillades, l’écho des plaisanteries et des rires qui jaillissaient de tous côtés on se serait dit à une fête champêtre à l’occasion d’un évènement heureux comme…une victoire ouvrière par exemple.
Ainsi l’une ou l’autre salarié-e discutant âprement sur leur tenue de reprise : un tricot avec le Che ou un clamant Capitalisme Basta ! ? Comme quoi il y a parfois des débats contradictoires !!!

Dans ce climat de confiance et de lucidité la solidarité qui a joué un grand rôle doit encore s’amplifier alors ami-e-s lecteurs n’hésitez pas :

Versez et faites verser vos dons à CGT FRALIB 500 avenue du Pic de Bertagne ZA de la plaine de Jouques 13420 Gémenos

Si vous voulez leur envoyer un message électronique vous pouvez le faire par Rouge Midi qui fera suivre….et n’oubliez pas de dire à UNILEVER tout le bien que vous pensez de leur politique économique et sociale en allant sur leur site…


[1La CGC autre syndicat de l’entreprise est aussi depuis le début partie prenante du conflit

[2Ballon Rouge, CALM, NPA, PCF, Rouges Vifs



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