Les étudiants européens avec Camila Vallejo

mercredi 2 novembre 2011
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Camila Vallejo, 23 ans, est une étudiante et activiste chilienne, militante des Jeunesses Communistes et leader du mouvement pour la réforme du système éducatif chilien.

Il y a une semaine, Camila Vallejo terminait un voyage européen. Le but : faire connaitre le mouvement étudiant du Chili. De Paris, de Genève, à Bruxelles, le micro fut tendu aux principaux leaders étudiants chiliens. Ce 28 octobre, ils vont saisir l’organisation des Etats d’Amérique Latine (OEA) pour dénoncer la répression policière dont ils font l’objet et la Cour InterAméricaine des Droits de l’Homme pour réclamer leur droit à une autre éducation. Les leaders étudiants chiliens ont obtenu le soutien unanime de leurs homologues européens. Ceux-ci, admiratifs, promettent de ne pas rester inactifs dans les mois qui arrivent.

Dans leurs discours, les leaders étudiants du chili revinrent sur l’objet de leur combat qui dure depuis cinq mois. Aux dires de Giorgio Jackson, président de la FEUC (Fédération des étudiants catholiques du Chili), l’explosion au niveau mondial du mouvement étudiant est dû « à une organisation structurée, unie, organisée et à l’implication de chaque étudiant. » Quant à Francisco Figueroa, vice-président de la FECH (Fédération des étudiants chiliens), ce mouvement étudiant est avant tout « un chapitre important de l’Histoire du Chili qu’il s’agit de clore ». Le représentant des lycéens chiliens, Gabriel Iturra, précisera que « la solidité actuelle du mouvement étudiant s’est construite au fur et à mesure des années qui sont passées ». En effet, le mouvement 2011 n’est que la suite de la « révolte des pingouins » qu’initièrent les élèves du secondaire durant la présidence de Michelle Bachelet. Les lycéens chiliens voulaient une révision du système éducatif bâti durant la période Pinochet. Ensuite, la réduction des frais de scolarité, y compris au niveau des syllabus, des transports en commun et de l’examen d’accès à l’Université.

En plein Paris, ce 15 octobre 2011, Camila Vallejo, porte-parole et présidente des étudiants du Chili a participé à la marche des indignés français. Devant le drapeau de son pays, où était inscrit le slogan : « une éducation libre, gratuite et de qualité », elle s’adressa aux étudiants français. Ce discours fut relayé dans les milieux étudiants. Dans une conférence donnée à La Sorbonne, la leader la plus emblématique du mouvement dénonça la répression policière que subissaient les étudiants chiliens. « Il est symptomatique qu’après cinq mois de mobilisations et protestations, le gouvernement n’arrive pas à donner une réponse à cette crise (...) qui n’est pas seulement celle de l’éducation, mais du modèle chilien tout entier » expliqua-t-elle devant un amphi bondé. Francisco Figueroa rappela, quant à lui, qu’ils ne sont pas « les seuls protagonistes » à vouloir un changement au Chili.

A Bruxelles, lors de la dernière journée, ils furent reçus au sein du Parlement Européen. Pour le responsable International de la FEF (Fédération des Etudiants Francophones de Belgique) : « Les étudiants chiliens ont un souci du service publique , comme les étudiants belges. De plus, ces derniers défendent aussi une éducation gratuite, libre et de qualité. » Selon l’un des membres de l’UNEF(Union des Etudiants de France) : « Les étudiants chiliens sont des modèles à suivre ! ». Le philosophe influent, Stéphane Hessel, a salué lors d’une rencontre, la présence de Camila Vallejo dans le mouvement étudiant. Celle qui est menacée de mort au Chili, a marqué beaucoup d’étudiants européens. La présidente de la FECH a déclaré croire en cette « force rassembleuse permettant à d’autres étudiants de soutenir les étudiants chiliens (...) »C’est grâce au soutien des étudiants européens que nous pourrons reconstruire un pays meilleur pour les générations futures" ajouta-t-elle en substance entre des applaudissements nourris.

De retour au Chili, elle supervisa la seconde grève nationale qui rassembla plus de 300 000 étudiants chiliens dans les rues de Santiago. Bien qu’émaillée d’incidents, la mobilisation fut un succès. Dans une interview pour CNN Chili, elle fit un bilan du voyage européen et des actions à venir des étudiants chiliens. Pour rappel, ceux-ci veulent que le gouvernement de Sebastian Pinera revoie le système éducatif établi sous la dictature afin de rendre un accès plus grand à l’université,et qu’ils puissent en finir avec la marchandisation de l’éducation. De Bruxelles à Paris, beaucoup d’étudiants européens se demandaient avec respect si Camila Vallejo n’était « vraiment » pas la petite-fille du Che.

Anémone C. Hubert

Transmis par Gérard Jugant




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