Une journée ragaillardissante

lundi 5 décembre 2011
par  Charles Hoareau
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Depuis que dans les années 90 est montée en France la revendication d’une prime de Noël pour les chômeurs et chômeuses, le 1er samedi de décembre est devenu une journée nationale d’action pour l’emploi et le revenu.

Le 3 décembre 2011 n’a pas échappé à cette tradition et les chômeurs de France étaient appelés à se rassembler à Paris pour une manifestation nationale appelée par la seule CGT chômeurs, les autres associations ayant choisi cette année de ne pas s’associer à cette journée ce qui est évidemment regrettable.

Quoiqu’il en soit, pour une trentaine de bucco-rhodaniens, rendez-vous était pris ce samedi matin à 7h en gare St Charles à Marseille. Evidemment il a fallu compter avec les désistements de dernière minute remplacés par les arrivées du dernier moment et bien sûr aussi, l’inévitable retardataire à qui l’amabilité des cheminots permettra de ne pas louper le train d’un cheveu…
7h 28 le train démarre donc avec son chargement de manifestant-e-s, leurs drapeaux, leur banderole et leurs objets divers constituant la panoplie indispensable du parfait petit manifestant qui veut se faire entendre et voir.

Jusqu’à Paris le voyage pour lequel les salonnais avaient tout prévu pour tout le monde (sandwichs, boissons..) est relativement tranquille, mais arrivé sur le quai tout s’emballe. Sur le quai on est accueillis par des chansons, des cris et des coups de sifflets, que survolent des drapeaux où le rouge domine.

Dans le métro le concert ne faiblit pas et les voyageurs sont invités à nous rejoindre à la manifestation Place Gambetta. Sur place par petits groupes les manifestant-e-s arrivent. Un camion d’où descend le populaire et infatigable titi parisien Bob s’arrête devant le rassemblement déjà important. En un rien de temps un barbecue surmonté d’une bâche (il pleut « évidemment puisqu’on est à Paris » disent les sudistes) est installé et les merguez/saucisses peuvent commencer à griller.

Un cortège de sans papiers dont on entend de loin le son des djembés est accueilli avec enthousiasme.

Jean François Kieffer prend la parole pour dénoncer la politique de casse de l’emploi puis il ajoute « On est en temps de crise et il y a des baisses importantes du pouvoir d’achat, or les indemnités de chômage ne permettent pas de vivre décemment. Il y a moins de droits sociaux, moins de remboursements et d’accès aux soins. Nous ne sommes pas des nantis, nous ne sommes pas des fraudeurs, nous ne sommes pas des assistés. » Catherine Perret, membre de la CE confédérale prend à son tour la parole pour dire le soutien et l’engagement de toute la CGT au côté des chômeurs en promettant que l’an prochain les salarié-e-s seront plus nombreux dans cette manifestation de toutes celles et tous ceux qui ont l’emploi chevillé au cœur.

Auparavant elle avait indiqué à l’AFP « Ce sont les travailleurs pauvres et les précaires qui subissent la politique gouvernementale de casse de l’emploi. On veut une relance de l’industrie et un changement radical, une autre répartition des richesses ».

Le cortège, dans lequel on remarque la présence de Patrick Piccard secrétaire général de l’UD CGT de Paris et de plusieurs militant-e-s de la CGT de Pôle Emploi, s’ébranle avec force cris, chants, slogans et sifflets.

Plus de mille manifestant-e-s, cela fait bien longtemps que l’on n’avait vu autant de monde dans une manifestation de ce type. Surtout à l’appel de la seule CGT chômeurs. A l’arrivée, nous sommes rejoints par une manifestation des salarié-e-s de l’outremer là aussi appelée par la CGT et c’est l’occasion de saluer les marseillais qui ont fait le déplacement. Sur le square Léon Blum, les participants finissent par se quitter, comme à regret, non sans se rappeler la prochaine procédure des chômeurs de Marseille le 16 décembre contre Pôle Emploi (et sur laquelle nous reviendrons) et leur volonté de faire de même à chaque fois que Pôle emploi spoliera les chômeurs.

Le retour dans le train se fait trop tôt au goût de plusieurs des marseillais surtout quand ils apprennent que les camarades parisiens ont prévu une soirée festive dans un lieu d’hébergement obtenu grâce à la solidarité des camarades parisiens.

Nul doute que cette journée n’est qu’un tremplin ragaillardissant vers d’autres luttes.

Voir les photos de la manifestation

A visiter : le site du comité national CGT des chômeurs



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lundi 5 décembre 2011 à 09h52

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