Quand la guerre rapporte....

mercredi 26 juillet 2006
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Article paru dans Marianne sous le titre « Guerre : »Tout bénéf pour les pétroliers".

Le prix du baril de pétrole a établi son nouveau record avec l’embrasement du Proche-Orient, le 13 juillet, 78,40 dollars, avant de revenir à 75 dollars.

Les grands profiteurs de ce dérapage des prix sont les fonds d’investissement, ces nouveaux et puissants intervenants sur le marché papier du baril.

« En quinze ans seulement, ce groupe hétérogène, rapidement appelé spéculateurs, composé des hedge funds (fonds d’arbitrage) rejoints depuis peu par les fonds de pension, est devenu acteur majeur sur le marché pétrolier », explique Frédéric Lasserre, responsable de la recherche sur les matières premières à la Société générale.

Ils jouent sur les marchés dérivés (options d’achat ou de vente à terme d’une quantité de pétrole).

- Conséquence : alors que les échanges réels de marchandises ne représentent que 165 millions de barils/jour, ceux sur le marché papier culminent désormais à 1,6 milliard. Soit un rapport de 1 à 10...multipliant les occasions pour certains opérateurs de prendre des positions spéculatives. Lesquelles représenteraient de 15 à 20% de l’ensemble des transactions, selon un spécialiste de ces marchés.

La tension désormais permanente sur les prix constitue du miel pour les spéculateurs.
Il est encore difficile de mesurer ce que ces derniers vont retirer de la hausse vertigineuse de l’or noir.
Une indication tout de même, à en croire Lee Raymond, le président d’Exxon : sur un baril coté entre 65 et 75 dollars, pas moins de 20 dollars seraient dus aux effets de la spéculation.

- Les trois dollars de plus par baril, enregistrés au début de la guerre au Liban, auront généré des milliards de dollars.

- Une manne qui n’est pas tombée que dans l’escarcelle des spéculateurs. En effet, les pays producteurs en toucheront 2,5 milliards.

- Les péroliers aussi profiteront opportunément de ce pic.

- Total, par exemple, devrait encaisser quelque 50 millions de dollars de bénéfices supplémentaires.

Dans le jargon financier anglo-saxon, on appelle cela des winfall profits.

- Littéralement, des « profits qui tombent du vent »...

Art d’« Emmanuel Lévy », dans « Marianne », transmis par Linsay



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