Deux déclarations sur la présidentielle

mardi 10 avril 2012
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Deux déclarations (une d’Ile de France et une de la région Nord) nous sont parvenues. Au delà des titres et des choix stratégiques, chacun notera qu’elles se rejoignent sur le fond...

Les attentes populaires veulent s’exprimer !
L’élection présidentielle ne peut y répondre,
Elle n’est pas faite pour cela !

Chaque fois que l’occasion se présente, les attentes populaires cherchent à s’exprimer. Pour une grande majorité de notre peuple, la campagne présidentielle est un moment possible. Les rassemblements de la Bastille et de Toulouse en sont l’illustration. Dépassant les prévisions les plus optimistes des organisateurs, ces manifestations ont un lien évident avec les formidables mobilisations de début 2009 et de l’automne 2010.

Exigences sociales mais aussi recherche d’un autre système institutionnel qui rétablit la souveraineté du peuple dans les choix politiques, garantit leur mise en œuvre et permet un contrôle démocratique, telles sont les caractéristiques essentielles de ces attentes populaires. Les nombreux électeurs qui s’apprêtent à s’abstenir, convaincus que l’élection ne servira à rien, participent aussi à ce mouvement.

A l’expérience, jamais une élection présidentielle n’a entrainé un changement durable de politique, surtout de l’ampleur souhaitée et souhaitable. Elle a précisément été mise en place pour empêcher cela. Pourtant, toutes les forces politiques institutionnelles qui affirment vouloir la rupture avec le système présentent un candidat et prétendent faire de cette élection une voie pour l’expression des attentes populaires.

Quelque soit l’avis de chacun, ce qui importe, c’est de bien percevoir ce qui cherche à être entendu !

Seul le travail est créateur de richesses

Ces richesses produites par les seuls travailleurs sont pour une grande part confisquées pour spéculer. Depuis plus de vingt ans, la part du travail dans le PIB a baissé de 10% au profit du capital. Ainsi s’est développée une logique financière prédatrice qui a conduit au désastre et à une gigantesque dette privée.

Reprenant dans ses comptes les produits « toxiques » (type subprimes), la BCE transfère à taux quasi nul des liquidités par milliards aux banques seules autorisées à prêter aux Etats. Ayant ainsi tout le pouvoir, celles-ci pratiquent des taux prohibitifs. La dette privée se transforme ainsi en dette publique ! Fondamentalement, c’est l’argent du travail qui sert ainsi à enrichir le parasitisme des banques. Le système financier de l’UE a été fondé pour fonctionner de cette façon. Il ne peut en aucun cas s’engager dans une autre direction… sauf à ne plus être ce pourquoi il est conçu. Le réformer est illusoire. La sortie de crise exige d’en finir avec ce système au service exclusif du capital.

La voracité du Capital tue le Travail

La recherche du profit maximum conduit le capital à tuer les emplois par milliers, à abandonner, à fermer, à casser des entreprises viables, par centaines. Souvent, ces entreprises sont à la pointe de la technologie au point que de nombreuses luttes sont menées pour trouver un repreneur. L’idée émerge d’expérimenter des coopératives de production tant la certitude de l’efficacité est légitimement ancrée dans les têtes des travailleurs concernés. Cette idée d’une possible organisation, sans actionnaires, est la hantise du capital par sa portée autogestionnaire et révolutionnaire.

Si le Travail est seul créateur de richesses,
Il doit être présent en tant que tel dans les institutions !

Dans la campagne présidentielle grandit l’idée d’une refondation de nos institutions dans le creuset d’une République Sociale dont les principes ont été avancés, il y a bientôt dix ans, par des acteurs de la libération du Pays en 1944, entre autres. Rouges Vifs Île de France milite pour cette remise à plat de nos institutions, en proposant la suppression de l’élection du président de la république au suffrage universel, le scrutin proportionnel intégral à toutes les élections, le mandat impératif et révocable, la démocratie directe, le pouvoir aux salariés dans les conseils d’administration…

Chacune de ces trois idées porte en germe des exigences de transformation de la société.

Sans la prise en compte de ces éléments, aucune réelle alternative politique n’est possible. Remplacer l’équipe actuelle par une autre qui mènera une politique au sein des mêmes règles du jeu, dans le même cadre, ne peut conduire qu’à la déconvenue et à une revanche brutale des forces qu’on prétend éliminer.
Ces trois éléments, porteurs d’autres choix durables organisant la rupture avec la situation actuelle, sont les seules voies possibles pour répondre économiquement, institutionnellement et socialement aux préoccupations populaires. Pour cela, notre peuple doit reconquérir sa souveraineté politique mais aussi monétaire pour avoir les moyens d’exercer cette souveraineté.
Pour chasser la droite au pouvoir et éloigner l’hypothèse de l’extrême droite qui veut exploiter le désespoir et les désillusions, c’est le seul chemin possible à long terme.

L’idée que nous avançons depuis des années de l’urgence d’une augmentation massive et générale des salaires, du contrôle par les travailleurs de sa part socialisée, de la lutte contre la mise en concurrence des travailleurs (au niveau national comme international) a progressé au point de devenir une exigence. Elle doit grandir encore jusqu’à devenir incontournable et servir de base à la transformation de la société.

L’exaspération devant l’avalanche de mauvais coups qui s’est abattue sur le monde du travail peut conduire à un choix qui semble de moindre mal. Telle est la logique des mécanismes de l’élection présidentielle. Chacun sait au fond de lui que cela ne suffira pas et peut conduire à de graves désillusions si on en reste là.

Dans la suite des formidables mouvements de 2009 et 2010, il nous faut dès maintenant recréer, dans les entreprises et les quartiers, un rapport de force et le coordonner. En cas de défaite de Sarkozy, il nous faudra trouver les moyens de contraindre les politiques mises en œuvre à prendre en compte immédiatement les exigences de changement.

Alors que les plans d’une austérité toujours plus renforcée se succèdent partout dans l’UE, il ne fait aucun doute que notre pays est en sursis au moins jusqu’au 6 mai et ce quelque soit le vainqueur.

Ces injonctions de l’UE n’ont aucune valeur légale et politique depuis le résultat du référendum de 2005. Alors que l’euro vit probablement ses derniers mois dans sa forme actuelle, nous sommes légitimes à reprendre la maitrise de notre destin et jeter les bases d’une véritable coopération avec tous les peuples d’Europe. Leur combat contre leurs propres gouvernements rejoint le notre et est porteur d’espoir.

Plus que jamais, lucidité sur les enjeux, sur les moyens pour y répondre et détermination à les mettre en œuvre doivent être présents dans la réflexion de celles et ceux cherchent, de celles et ceux qui luttent pour une autre société.
C’est pour aider à cela que ROUGES VIFS existe depuis 10 ans. Cela sera encore vrai dans les mois et années qui viennent.

Rouges Vifs Ile de France
Le 5 avril 2012

***

Avec Mélenchon et le Front de Gauche, l’Humain d’abord contre le profit !

La principale contradiction du système capitaliste, qui chaque fois nous conduit vers une crise plus ou moins aiguë, tient dans le fait que pour réaliser son profit il faut vendre et faire payer sa production à au prix adéquat à un maximum de consommateurs. Et pour réaliser le taux de profit maximum, il faut payer les producteurs, qui sont aussi les consommateurs, au prix le plus bas possible. C’est en prenant compte cette contradiction qu’il faut analyser toute l’actualité politique nationale, européenne et internationale. C’est en prenant compte cette contradiction qu’il faut comprendre les licenciements, les délocalisations, les baisses de salaire, l’attaque contre toutes les protections sociales… qu’il faut comprendre que pour trouver de nouveaux consommateurs, les patrons n’hésitent pas à créer des conflits et à utiliser les guerres pour mettre en place des gouvernements plus dociles prêts à ouvrir sans entraves le marché de leur pays.

Cette fameuse dette qui actuellement plomberait toute l’économie et surtout la politique sociale, si on l’analyse à partir de cette même contradiction, tire son origine dans les cadeaux qui sont faits aux patrons pour « faire baisser le coût du travail ». Tous les gouvernants successifs ont essayé d’aider les capitalistes à résoudre cette contradiction en baissant le montant des impôts et en supprimant toute une partie des cotisations sociales. L’Etat ainsi volontairement appauvri, pour compenser cela, est allé s’endetter sur le marché bancaire et financier privé à des taux d’intérêts prohibitifs. Plus schématiquement, pour aider les capitalistes l’Etat a emprunté aux capitalistes… C’est cette contradiction poussée à son paroxysme qui a conduit l’Etat grec à la faillite et à entrer en guerre économique contre son peuple. Cette dette n’est pas la nôtre, il faut refuser de la payer.

Ainsi dans cette campagne électorale, tous ceux qui s’apprêtent à aménager, gérer et rembourser docilement cette dette, sans que rien ne change sont les continuateurs de ce système qui immanquablement nous conduira vers d’autres crises, vers d’autres conflits et vers d’autres guerres. Ceux qui au contraire s’interrogent sur l’origine de la dette, qui veulent que ce système financier international soit réformé, que les Etats puissent emprunter à des organismes financiers publics méritent qu’on leur accorde de la confiance.

Ainsi, en analysant la dernière proposition de N. SARKOZY qu’est la TVA sociale, on s’aperçoit qu’il s’agit en fait de la transformation d’une cotisation sociale en un impôt injuste qui exonérera les patrons au détriment des consommateurs. C’est un nouveau cadeau aux patrons et tous ceux qui s’y opposent ont raison pour peu qu’ils ne proposent pas en remplacement un autre cadeau déguisé. L’Etat ne peut que se financer par l’impôt équitablement payé selon toutes ses ressources, et la protection sociale ne peut se financer que par des cotisations sociales payées par tous, employeurs et salariés selon un barème juste. C’est le principe du socle social français de la solidarité né du Conseil National de la Résistance.

Dans cette campagne présidentielle et législative, on s’aperçoit que chacun des candidats en lice doit se positionner vis-à-vis de ce système en fonction de ses propositions économiques et sociales. En gros, comment vont-ils se positionner vis-à-vis de cette contradiction essentielle du système capitaliste ? Depuis la bataille victorieuse du NON au traité constitutionnel européen, une ligne de démarcation sépare d’un côté les tenants du libéralisme économique d’un marché sans entrave qui accompagne les capitalistes dans la réalisation du profit maximum, et de l’autre, ceux qui s’interrogent sur cette contradiction du capitalisme et qui tentent de replacer l’humain, le consommateur dans un autre rapport de force face au marché. Certes, ce n’est forcément de l’anticapitalisme, c’est au moins de l’antilibéralisme. Mais de cet antilibéralisme est né un mouvement qui a débouché sur la création du FRONT DE GAUCHE qui en se développant interroge de plus en plus ce système et se rapproche de l’anticapitalisme. C’est à partir de ce positionnement que nous appelons les communistes, dans et hors du PCF, à observer les perspectives qui s’offrent à nous pour le développement de nos idées anticapitalistes. C’est à partir de ce positionnement que nous appelons les travailleurs en lutte à participer à la campagne électorale pour protéger leurs collègues de travail des mirages du Front National. C’est à partir de ce positionnement que nous appelons les populations à soutenir les candidats qui ont décidé de placer « l’HUMAIN d’ABORD » au centre de leurs propositions et de leurs solutions.

En votant, pour Jean Luc Mélenchon et les candidats du FRONT de GAUCHE, chacun participera au développement d’une idée qui, en se développant, interrogera de plus en plus la contradiction essentielle du capitalisme : le profit contre l’humain.

Edito du journal chantier du RCC



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