« Ici l’AFPA a choisi d’imposer une politique de la terreur »

lundi 26 août 2013
par  narosinfo
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Branle-bas de combat ce matin devant le portail du centre AFPA St Jérôme à Marseille. Le personnel très majoritairement en grève pour empêcher le licenciement d’une de leur collègue formatrice, distribue des tracts aux stagiaires.
Sous le panneau AFPA une banderole donne le ton et un camion sono devant l‘entrée envoie des chants de lutte.
Une mobilisation unitaire FO, SUD, CGT, qui dit sa détermination à voir réintégrée la formatrice mise à pied depuis le 23 juillet et convoquée pour un entretien préalable au licenciement le 10 septembre.


Les distributeurs de tracts, (Jean Claude Labranche à droite).

Le prétexte

Qu’est ce qui peut valoir à une salariée, par ailleurs femme seule avec 3 enfants, une telle sanction rarissime dans l’histoire de l’organisme ?

Répondre à la question en soulève d’autres. Il est en effet, officieusement (la direction refusant de donner les éléments à charge), reproché à Elisabeth de s’être trompée en remplissant un document administratif appelé fil rouge par l’AFPA, document destiné à noter le suivi des stagiaires Erreur liée à la surcharge administrative et qui, comme l’écrivent les organisations syndicales qui la soutiennent, « aurait pu arriver à n’importe qui ».

Du coup la 1re question qui vient à l’esprit est la suivante : une erreur de la sorte justifie-t-elle une telle mesure à savoir une mise à pied immédiate et une procédure de licenciement pour faute grave ? Evidemment non ! Sinon les licenciements se multiplieront à la moindre faute et c’est ce que disait ce matin le personnel massivement rassemblé devant la grille.

Si cela ne se justifie pas quelle est alors la vraie raison que cache cette procédure ? A l’AFPA, depuis le virage libéral voulu par le précédent gouvernement et qui l’aurait tué s’il n’y avait pas eu la mobilisation des personnels, l’orientation prise était de gérer l’organisme comme une entreprise avec des critères de gestion où la qualité de l’enseignement n’est pas le premier repère, mais passe après les résultats financiers.

Elisabeth, comme nombre de personnels, conteste cette vision des choses et le dit : et cela n’est pas supportable.
Jean Claude Labranche, secrétaire national du syndicat CGT des personnels AFPA, explique : « Dans un souci de formation des travailleurs de la France de l’après-guerre la CGT a largement contribué à la création de l’AFPA. A l’origine ce qui était premier c’était la qualification des hommes.

Peu à peu, aux critères de départ, les gouvernements successifs en particulier pendant la période sarkozyste, ont voulu substituer des critères de gestion capitaliste, où le profit tiré de l’activité de formation passe avant la qualification et les besoins des stagiaires et ce bien sûr, au détriment aussi des personnels. Le personnel, et la CGT au premier rang, s’est battu contre cela. Cette bataille et le départ de Sarkozy ont changé la donne. Un nouveau Président national de l’AFPA, Yves Barou, a été nommé et il nous a promis une refondation qui vise « l’utilité sociale d’abord », une refondation qui prendrait donc la direction opposée de la gestion précédente et permettrait de revenir aux sources.

Certains, comme ici dans l’encadrement, qui avaient intégré et repris à leur compte, les critères de la gestion passée, veulent continuer à appliquer une politique que les personnels ont rejetée. Pour ce faire ils sont prêts à passer en force et donnent l’impression qu’ici l’AFPA a choisi d’imposer une politique de la terreur en prenant des sanctions d’un niveau jamais connu pour de tels faits.
C’est cela que paye Elisabeth. A croire que la direction ne s’est pas aperçue que le personnel avait gagné l’affirmation d’un changement d’orientation qui doit se concrétiser dans les faits. »


Un personnel massivement mobilisé...

La réponse

De par le nombre de gens rassemblés et la détermination exprimée, la réponse du personnel était nette et sans bavure. Le tract unitaire paraphrasant le texte du poète résistant Martin Niemoller, disait :
« Quand ils ont viré Elisabeth pour une erreur,
je n’ai rien dit, je suis infaillible
Quand ils déplacé les agents en sous-activité,
Je n’ai rien dit je suis surbooké.
Quand ils ont licencié pour insuffisance professionnelle,
Je n’ai rien dit, j’atteins mes objectifs
Quand ils ont supprimé les CDD,
Je n’ai rien dit je suis en CDI
Et puis ils m’ont dégagé à mon tour
Et il ne restait plus personne pour me défendre ! »

Outre les prises de paroles des syndicalistes de l’AFPA, toutes porteuses de la détermination de faire reculer la direction, les grévistes ont reçu le soutien de Jacques Lerichomme, Vice-Président du Front de gauche au conseil régional, instance qui est le premier financeur de l’AFPA.
Tous éléments qui devraient faire réfléchir la direction avant le… 10 septembre qu’elle a eu la bonne idée de choisir comme jour de convocation d’Elisabeth !!

En tout état de cause si la direction de l’AFPA n’a pas changé d’avis d’ici là, nul doute que nous serons bien plus nombreux à accompagner Elisabeth le 10 septembre !!


...Dans l’unité



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