Les brèves de novembre/ décembre 2013

dimanche 15 décembre 2013
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Afghanistan : A l’heure du retrait de l’OTAN d’Afghanistan, une guerre de tranchées est en train d’opposer le président afghan Hamid Karzaï à Washington, jetant un peu plus de confusion sur le scénario post-2014. M. Karzaï a maintenu, dimanche 24 novembre, son attitude de défi à l’égard des Américains sur le calendrier de signature du pacte de sécurité entre Kaboul et Washington, un document qui a pourtant fait l’objet d’un accord de principe entre les deux capitales. De toute évidence la guerre a tout réglé !!!

Bangladesh :Le Bangladesh Nationalist Party (BNP) et ses alliés islamistes ont appelé, mardi 26 novembre, à une grève générale de quarante-huit heures pour obtenir la suspension de la date du scrutin législatif, le 5 janvier 2014. La police a tiré des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur les centaines de manifestants qui ont envahi les rues de Rajshahi et Khulna, faisant au moins trente blessés. A Dacca, la police et les forces paramilitaires ont été largement déployées pour resserrer la sécurité. Les liaisons de car interrégionales ont été suspendues pour prévenir toute violence, bloquant des milliers de personnes.
L’histoire du Bangladesh est émaillée de violences, mais l’année 2013 est la plus meurtrière depuis son indépendance, en 1971.

Birmanie : Des dizaines de personnes ont été portées disparues après le naufrage, au large de la Birmanie, d’un navire transportant près de 70 réfugiés rohingyas fuyant les tensions communautaires. Soixante-six personnes au total – 38 hommes et 28 femmes – étaient à bord lorsque le navire a chaviré, a indiqué un responsable de la police de l’Etat Rakhine, ajoutant que six survivants avaient été retrouvés. Des milliers de Rohingyas, minorité musulmane apatride confinée dans l’ouest birman, ont d’autre part pris le chemin de l’exil sur des embarcations de fortune depuis le début en 2012 de violences communautaires visant en particulier les musulmans.

Cambodge :Une femme a été tuée par balles mardi 12 novembre à Phnom Penh (Cambodge), en marge d’affrontements avec la police, à la suite d’une manifestation d’ouvriers du textile, qui réclamaient une revalorisation de leurs salaires et de meilleures conditions de travail.
Huit manifestants ont également été blessés. Pour empêcher un millier d’ouvriers de la société singapourienne SL Garment Processing - qui travaille notamment pour Gap et H & M - de marcher en direction de la résidence du premier ministre Hun Sen, les policiers anti-émeute ont utilisé des balles réelles.

Égypte : Le président égyptien par intérim a promulgué dimanche 24 novembre une loi très contestée, permettant aux autorités d’interdire des réunions ou des manifestations susceptibles de menacer la sécurité publique. Le texte, qui provoque depuis des semaines l’ire des défenseurs des droits de l’homme, prévoit des peines d’un à cinq ans de prison ferme pour des délits allant du port de la cagoule à celui d’armes lors de défilés ou de rassemblements, a annoncé le porte-parole de la présidence. La loi oblige par ailleurs les organisateurs à informer les autorités de leur manifestation au moins trois jours avant sa tenue. Ces derniers doivent également fournir leurs coordonnées, le lieu et le trajet du cortège, leurs revendications et les slogans scandés. Si elle représente une "menace pour la sécurité", le ministre de l’intérieur peut décider d’interdire toute manifestation.

Haïti : Une trentaine d’immigrants haïtiens sont morts et 110 autres ont été secourus lorsque leur voilier a chaviré au large des côtes de l’île de Staniel Cay, dans l’archipel des Bahamas, ont annoncé mardi 26 novembre, les garde-côtes américains. Les tentatives de voyages clandestins d’Haïtiens sur des embarcations de fortune à destination des Bahamas ou des Etats-Unis sont fréquentes. De l’Italie aux USA en passant par Mayotte les noyades d’hommes et de femmes tentant de fuir la misère se multiplient...ce qui n’émeut guère les dirigeants des pays pilleurs de matières premières.

Honduras :Le spectre de la fraude pèse sur tout le processus,huit heures après l’élection présidentielle du 24 novembre. La situation est confuse. Le parti Libre a annoncé qu’il contesterait les résultats de l’élection tandis que l’ancien président déchu Manuel Zelaya dénonçait le fait qu’on avait "volé l’élection" à sa femme.

Inde :Le premier ministre indien a inauguré mardi 19 novembre, dans le sud de Bombay, la première banque publique pour les femmes, visant à renforcer leur sécurité et leur indépendance financière après une série de crimes sexuels qui ont ému le pays. Annoncée en février, cette banque accordera des prêts en particulier aux femmes, même si les hommes pourront aussi ouvrir un compte. Ce projet avait été dévoilé alors que l’Inde était sous le choc du viol en réunion d’une étudiante à New Delhi, morte de ses blessures. En Inde, seulement 26 % des femmes détiennent un compte bancaire. Une triste réalité .

Iran :Le camp des réformateurs, en Iran, est profondément divisé entre modérés et partisans de changements radicaux à la tête de l’Etat islamique. Mais personne ne cristallise autant les passions et les oppositions que l’ancien président Mohammad Khatami (1997-2005). Depuis quelques mois, l’ancien chef de l’Etat, âgé de 70 ans, multiplie les mises en garde à l’encontre de l’aile dure du régime iranien. Par le passé, Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, figures de proue du mouvement de contestation né à la suite de la réélection controversée de Mahmoud Ahmadinejad en juin 2009, ont été bien plus explicites dans leurs actes et dénonciations de la répression. Mais c’est Mohammad Khatami qui se positionne désormais comme le porte-parole le plus pugnace des revendications de la société civile iranienne.

Japon :Le compte rendu de la dernière réunion du comité de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ), publié mardi 26 novembre, montre des dissensions fortes sur le chemin que prend la quatrième économie mondiale. Certains membres ont cherché à la fin d’octobre à atténuer la portée de l’objectif d’une inflation de 2 % d’ici à deux ans que s’est fixé la banque centrale. Le compte rendu montre des lignes de fracture entre les neuf membres, les plus pessimistes émettant même des doutes sur les chances de voir les entreprises augmenter leurs investissements et relever les salaires. Non seulement les opposants doutent de la capacité du pays de voir les prix augmenter de 2 % en deux ans, le calendrier prévu, mais plusieurs membres ont aussi souligné que les exportations restaient faibles, tout particulièrement en direction des économies émergentes, et que cela faisait peser un risque pour les dépenses d’investissement et n’encourageait pas à revaloriser les salaires.

Liban :Des affrontements entre partisans du régime syrien et soutiens des insurgés ont fait deux mort et une vingtaine de blessés samedi 30 novembre à Tripoli, la deuxième plus grande ville du Liban, à une trentaine de kilomètres de la frontière syrienne . La population de Tripoli est composée de 80 % de sunnites (plutôt pro rebelles) et de 11 % d’alaouites (plutôt pro Bachar).
Les tensions se sont de nouveau aggravées dans la ville après que des drapeaux syriens eurent été hissés à Jabal Mohsen, qui surplombe Bab al-Tebbaneh, où des drapeaux de la rébellion syrienne ont à leur tour été déployés.Les heurts ont éclaté malgré la présence de soldats à la suite d’informations faisant état de la mort de plusieurs Libanais de confession alaouite.

Madagascar : A l’âge de 2 mois, ces jumeaux pesaient 2 kg au lieu de 4 kg. Sur leurs carnets de suivi médical, le point de croisement de leurs courbes de poids et d’âge se retrouve à la limite de la zone rouge, signe de malnutrition. De retour cinq mois plus tard dans ce centre public de nutrition du sixième arrondissement de la capitale malgache, Antananarivo, l’un des bébés a commencé à rattraper son retard de croissance et se rapproche de la zone verte. L’autre toujours pas.
« Le problème, c’est que la maman était déjà dans un état de malnutrition, ce qui crée un cercle vicieux. En outre, elle a arrêté d’allaiter à 4 mois au lieu de 6 mois », explique Nivoarisoa Malalanirina, responsable du centre. Plus de la moitié des Malgaches de moins de 5 ans, soit environ deux millions d’enfants, souffrent de malnutrition.

Mali :"Faible mobilisation", "participation au compte-goutte", "ce n’était pas la ruée", "l’affluence n’était pas au rendez-vous"... Les titres des reportages réalisés dans les différentes circonscriptions se suivent et se ressemblent. Le taux de participation ne devrait pas atteindre les 20 % des votants, appelés à élire les 147 députés du Parlement. Il n’y a pas d’affluence parce que les gens ne savent plus pour qui voter . En effet, les candidats étaient nombreux, sans forcément être ralliés à un parti. Quant aux courants politiques majeurs, ruinés par la présidentielle de juillet et août dernier, ils n’ont pas déployé leurs candidats pour faire campagne.
Alors que le président Ibrahim Boubacar Keita avait promis un retour à l’ordre, de nombreux incidents, assassinats et attentats se sont produits ces dernières semaines. Les électeurs n’étaient pas rassurés de se rendre aux urnes pour un scrutin perturbé en maints endroits. Décidément la guerre a permis là aussi de tout régler.

Portugal : Tous les corps de la police et de la gendarmerie portugaises ont manifesté le 21 novembre dernier à Lisbonne contre les mesures d’austérité qui s’appliquent également à la profession. Si ce n’est pas la première manifestation du genre au Portugal, celle-ci a remporté une franche adhésion (plus de 10 000 manifestants) et s’est terminée dans un face-à-face tendu et inédit entre policiers en civils et policiers en uniforme. En effet, les manifestants, parfois cagoulés, ont renversé les barrières de protection, forcé le barrage des forces de maintien de l’ordre et mimé une intrusion dans le Parlement. En face, la "Polícia de choque" (équivalent des CRS français) a peu ou prou repoussé les assaillants, ne s’interposant qu’au dernier moment, avant les portes de "São Bento" (surnom du Parlement portugais). Si l’affaire fait grand bruit au Portugal, les points de vue sur la portée de cette manifestation divergent.Alors que le gouvernement n’écarte pas des procédures disciplinaires pour punir les agents ayant désobéi aux consignes lors de la manifestation, Paulo Rodrigues, leader du principal syndicat de policier (Sindicados e Associações dos Profissionais das Forças e Serviços de Segurança) appelle à continuer la lutte et n’écarte pas l’idée d’une grève des amendes, pourtant illégale au Portugal. 

Thaïlande :Une ambiance quasi insurrectionnelle règne dans certains quartiers de Bangkok : depuis lundi 25 novembre, une partie des dizaines de milliers d’opposants au gouvernement qui avaient organisé des défilés monstres dans les vieux quartiers de la capitale en fin de semaine dernière, ont commencé, sans que la police s’y oppose, à occuper des ministères. L’un des porte-parole du mouvement, l’ancien vice-premier ministre Sutep Thaugsuban, a crié son mot d’ordre contre la première ministre, Yingluck Shinawatra : « Levez-vous ! Désobéissez ! Emparez-vous des bâtiments officiels de ce pays afin que le gouvernement ne puisse plus fonctionner ! ». La dissolution du Parlement décidée par le Premier ministre, Yingluck Shinawatra, et l’annonce d’élections législatives anticipées le 2 février prochain n’ont pas calmé les esprits, même si la mobilisation dans la rue semble en recul.

Tunisie :Le siège d’Ennahda, le parti islamiste au pouvoir en Tunisie, a été incendié, mercredi 27 novembre, à Gafsa, au centre du pays, par des manifestants qui défilaient lors d’une journée de grève générale. Les manifestants s’en sont pris au siège du parti après avoir tenté dans un premier temps de forcer l’entrée du siège du bureau du gouverneur et d’être dispersés par la police. Ils ont sorti des dossiers des locaux ainsi que des meubles et les ont brûlés dans la rue, en l’absence de la police. Les protestataires ont également empêché les pompiers d’accéder au site.
Le mouvement, qui touche trois villes de la même région tunisienne a vocation à dénoncer la pauvreté et les disparités régionales, facteurs-clés de la révolution de 2011. La grève a été décidée après l’annonce du gouvernement de ne pas inclure cette région dans la liste des gouvernorats où des facultés de médecine et centre hospitaliers universitaires seront bâtis dans les années à venir.

Turquie :Le meilleur allié du premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, est-il devenu son pire ennemi ? La question est posée alors que la puissante confrérie religieuse de l’imam Fethullah Gülen, soutien sans faille du chef du Parti de la justice et du développement (AKP) depuis dix ans, est devenue il y a quelques mois l’une des voix les plus critiques en Turquie.
Les divisions ne peuvent plus être masquées depuis la publication, la semaine dernière, par le quotidien Taraf, d’un document confidentiel compromettant daté de 2004. Dans cette lettre, signée notamment par M. Erdogan et par le président Abdullah Gül, à l’époque ministre des affaires étrangères, le Conseil national de sécurité demandait explicitement au gouvernement de prendre des mesures pour « en finir » avec le mouvement Gülen

Venezuela  : les élections municipales ont confirmé le soutien populaire au gouvernement Maduro et renforcé sa politique communale. Le "succès chaviste" que même Le Figaro est obligé de reconnaître, se traduit par le fait que 76% des communes seront dirigées par lune coalition au sein de laquelle se se situe le PSUV. L’écart entre la droite et les forces de progrès est désormais de plus de 11% dans le pays, ce qui est évidemment de nature à renforcer le processus bolivarien. Il est à noter que le pourcentage de votants a doublépar rapport aux dernières élections de ce type, ce qui renforce la force de ce vote. L’échec de la droite vénézuélienne a provoqué des divisions en son sein.

Yémen :Les membres de la commission des droits et des libertés de la Conférence du dialogue national se précipitent dans les couloirs de l’hôtel et crient leur joie. Ils se prennent dans les bras et se félicitent. A l’unanimité, ils viennent d’adopter la recommandation numéro 48, qui propose de fixer l’âge légal du mariage à 18 ans.Au Yémen, où les organisations non gouvernementales (ONG) estiment que 14 % des filles sont mariées de force avant l’âge de 15 ans, et 52 % avant 18 ans, la nouvelle a pris l’allure d’une petite révolution. Hooria Mashhour, la ministre des droits humains, se souvient des petits arrangements politiques que le Congrès populaire général, le parti alors au pouvoir de l’ex-président Ali Abdallah Saleh, avait passés avec quelques députés islamistes pour enterrer le projet.



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