De l’importance d’être présent avec les camarades de la SNCM

vendredi 4 juillet 2014
par  narosinfo
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Mardi soir 1er juillet, était convoquée, sur le port de Marseille, au pied d’un bateau occupé, une assemblée de soutien à la lutte des employé-e-s de la SNCM, marins et sédentaires.

Quelques heures ont suffi pour que des centaines de militantes et militants [1] se rassemblent au côté de marins éberlués qui n’en revenaient pas d’une telle mobilisation en si peu de temps.

Si le mot d’ordre lancé par l’UD CGT 13 [2] a été repris en si peu de temps c’est qu’ici on sait toutes et tous ce que l’on doit au service public tant du point de vue du droit au transport pour les usagers, que du point de vue de l’activité de toutes les professions portuaires dont une part importante de l’activité est liée à la compagnie.

Que deviendrait un port sans compagnie maritime nationale qui transporte des gens, du fret, qui fait appel à des réparateurs et toutes sortes d’intervenants ? C’est d’ailleurs la question que pose Olivier Mateu au nom de la direction de la CGT 13. Question à laquelle il répond sans hésiter : « Nous sommes tous ici convaincus, que le Service Public de continuité territoriale doit être conforté et amélioré, qu’il doit être encore plus et mieux au service des populations, de nos régions et de l’emploi. Et pour nous, cela passe par une SNCM debout, dotée des moyens nécessaires pour répondre à ses missions d’intérêt général.

Nous sommes tous ici conscients de la place et du rôle qu’occupe la SNCM sur le Port de Marseille. Elle est un lien entre la Corse et le continent, elle fait de Marseille une porte vers le Maghreb. De par sa présence ici et l’activité qu’elle engendre pour toutes les professions. Que ce soit chez les Dockers, les Portuaires, la Réparation Navale, les Douaniers, la SNCM contribue à faire du Port de Marseille un Port global où toutes les professions sont liées par le même destin ; aussi, ceux qui rêvent d’un Port sans ouvriers à statuts, sans drapeaux rouges, ne s’y trompent pas en frappant fort sur nos Camarades. Nous ne laisserons pas faire.

Le Port de Marseille est le poumon économique du département, de la région. S’en prendre à un de ses maillons, revient à nous affaiblir tous. Notre département, nos activités, nos industries, nos Services Publics paient déjà un trop lourd tribut à l’appétit des financiers qui n’en ont jamais assez. »

Et de rappeler dans la foulée que l’attaque contre la SNCM, n’est pas un cas isolé, mais une stratégie d’ensemble contre toutes les activités industrielles et de service de ce département que d’aucuns veulent transformer en bronze-cul. « Notre département fait l’objet d’une attaque globale, il nous faut y répondre globalement, en travaillant à la convergence des luttes. Le patronat et le gouvernement savent très bien que les travailleurs unis, avec la CGT, dans les luttes, peuvent inverser les choix et gagner le progrès social.

Depuis plusieurs mois déjà, voire pour certains quelques années, des luttes se mènent dans tous les secteurs : aux Moulins Maurel, à la Centrale de Gardanne, dans la Pétrochimie, au Grand Conseil de la Mutualité, à l’Hôpital Public, dans les Organismes Sociaux, à Air France et d’autres encore. Toutes ces luttes constituent un socle important pour permettre l’élévation et l’élargissement d’un mouvement social capable d’imposer le progrès social.

Contrairement à ceux qui, dans le camp d’en face, cultivent la fatalité pour éteindre toute résistance, nous pensons qu’il est possible de faire autrement et d’inverser le cours des choses. A ce sujet, les victoires obtenues par nos Camarades de Fralib et d’Ascométal, face à deux grands groupes, doivent résonner comme un formidable encouragement pour tout le monde du travail. Permettez-moi de les saluer à nouveau. »

A sa suite c’est Frédéric Alpozzo, secrétaire général du syndicat des marins qui dénonce la duplicité du gouvernement.
Comme le demande le syndicat dans un tract diffusé actuellement dans la région, il interroge :
« Où sont-ils les bateaux neufs écologiques à transition énergétique promis dont nos camarades de St Nazaire actuellement en chômage technique auraient tant besoin eux aussi ?
- Où en est le décret-loi « Etat d’accueil », pourtant promis par écrit, qui obligerait des entreprises comme Corsica Ferries à appliquer le droit du travail français ? Obliger les employeurs à appliquer ce droit-là ce serait bon aussi pour d’autres professions comme le bâtiment. Nous sommes internationalistes et nous refusons tout nationalisme et opposition des travailleurs entre eux. Avec l’obligation de respect du droit du travail français quels intérêts auraient les patrons à faire venir des salariés de plusieurs milliers de kilomètres pour mieux les exploiter ? (…) [3]

Le pacte de compétitivité nous sommes la preuve vivante que c’est une fumisterie. On a même signé ici un accord qui prévoit que l’on travaille plus pour gagner autant et pourtant voyez où nous en sommes six mois après !!!
On a un gouvernement qui se dit de gauche, des ministres que nous avons rencontrés qui disent nous soutenir et qui en fait mentent et nous lâchent à la première occasion. »

Son expression de colère contre la fausse gauche, celle qui aggrave les conditions de vie du monde du travail est ponctuée par des applaudissements et les cris approbateurs de l’assistance. Evidemment il parle de l’UE et de sa commission qui veulent s’asseoir sur le droit social français afin de le tirer vers le bas. De sa politique de sanction à géométrie variable, « tout bidon » comme écrit le syndicat qui souligne à juste titre que l’UE pointe les subventions allouées à la SNCM qui est soumise à une obligation de service public et qui ferme les yeux sur celles allouées à Corsica Ferries qui n’a pas du tout les mêmes obligations.

Puis, s’adressant plus particulièrement aux porteurs de drapeaux politiques, il termine par la partie de son intervention qui est peut-être la plus marquante pour l’assistance présente. .
« Moi qui ne suis encarté nulle part, en tant que militant engagé, je m’adresse à vous en toute indépendance des partis politiques, et plus particulièrement au Front de Gauche : jusqu’à quand et à quel prix vous allez accepter, de vous associer aux socialistes qui nous tirent dessus ? Comment ne pas comprendre que la situation politique actuelle nourrit l’abstention et le vote d’extrême droite. ? On ne peut pas continuer comme ça ! On a besoin d’une vraie gauche en France ! Nous devons nous poser la question de la stratégie et du programme politique en rupture avec le parti socialiste »
Les applaudissements très nourris et le sentiment de gravité visible sur les visages attentifs devraient faire réfléchir celles et ceux qui disent vouloir mettre l’homme avant la finance…

Pour ce moment de solidarité forte, de détermination commune dans le combat, cette capacité des travailleurs en lutte à bousculer le politique, il fallait être présent sur le port de Marseille ce mardi 1er juillet.

Il faudra continuer à soutenir et à s’engager dans ce combat pour l’avenir.


[1on remarquait outre les portuaires toutes professions confondues, les intermittents, les fralib, celles et ceux du grand conseil, les Moulins Maurel, les chômeurs, Ascométal, les entreprises de propreté, la pétrochimie, Air France, les UL, des membres des 18 organisations engagées dans le processus unitaire avec la CGT et particulièrement tout le bureau de Rouge Vif 13…

[2un même rassemblement avait lieu à la même heure en Corse

[3Sur les travailleurs détachés et la fameuse circulaire de 1996 dont Rouge Vif 13 demande l’abrogation et qui a pourtant vu un incroyable vote unanime au sénat...pour son amélioration (sic !)



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Tract <span class="caps">SNCM</sp

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