Gaza : que fait la France face au scandale du blocus ?

mardi 24 février 2015
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Six mois après la fin des combats à Gaza, la population palestinienne reste soumise à un double blocus, celui d’Israël et celui des autorités égyptiennes à qui nous avons enfin vendu des avions de combat. Aucune des promesses faites de reconstruction n’a été tenue et la « communauté internationale » laisse faire. Les Palestiniens ont simplement le choix entre différentes façons de mourir, plus ou moins lentes. Il est certain que lorsqu’il n’y aura plus de palestiniens dans Gaza, la solution finale à la mode israélienne aura fait son œuvre...JP

Communiqué de l’AFPS.

Gaza a quitté la une des médias mais survit avec une situation humanitaire catastrophique. L’aide promise pour la reconstruction n’est pas arrivée et la population survit dans la boue et le froid. 6 mois après les massacres et destructions de l’été des dizaines de milliers de personnes sont encore hébergées dans des écoles de l’UNRWA ou vivent dans des abris de fortune.

Les conditions de vie sont extrêmement précaires : électricité coupée 12 à 18 heures par jour, pénurie de gaz, eau impropre à la consommation, assainissement quasi inexistant. Plusieurs bébés sont morts de froid. L’économie est à terre et le chômage atteint des chiffres vertigineux : la population ne peut survivre que par l’aide alimentaire d’urgence.

C’est dans ce contexte qu’il a fallu que 6 membres d’une association humanitaire de Nice mènent une grève de la faim du 10 au 20 février pour sauver 30 tonnes d’aide d’urgence d’une valeur de 120 000 euros collectées par eux, bloquées depuis décembre dans le port d’Ashdod, qui étaient menacées d’être détruites par les autorités israéliennes.

Pourtant, les Hautes Parties Contractantes aux Conventions de Genève ont, avec la participation et le vote favorable de la France, solennellement rappelé le 17 décembre dernier « l’obligation première de la Puissance occupante d’assurer l’approvisionnement adéquat de la population du territoire occupé, et que lorsqu’elle n’est pas en mesure de le faire, elle a l’obligation d’autoriser et de faciliter les actions de secours ». Et que tous les États engagés par ces conventions « doivent permettre le libre passage de secours humanitaires et garantir leur protection ».

La responsabilité de la France, comme de tous les pays engagés par les Conventions de Genève, est donc directement engagée.

De même la résolution 1860 du Conseil de sécurité adoptée en janvier 2009, votée par la France et à laquelle les États-Unis n’avaient pas osé mettre leur véto demandait déjà que « l’aide humanitaire, y compris les vivres, le carburant et les traitements médicaux, puisse être distribuée sans entrave dans tout Gaza ». Elle soulignait « la nécessité de faire en sorte que les biens et les personnes puissent emprunter régulièrement et durablement les points de passage de Gaza » et se félicitait « des initiatives visant à créer et ouvrir des couloirs humanitaires et autres mécanismes permettant un acheminement ininterrompu de l’aide humanitaire ».

Cette résolution est alors restée lettre morte et n’a pas mis fin à l’opération « Plomb durci ». Son application et la levée du blocus auraient seules pu empêcher les nouvelles agressions de novembre 2012 et de l’été 2014. Elle nécessitait une intervention ferme des pays signataires de la résolution et de l’UE qui s’est contentée d’un rôle de bailleur de fonds sans jamais formuler d’exigences politiques.

Persévérer dans cette attitude de démission face à une situation qu’on sait illégale et dramatique ne peut mener qu’à une nouvelle catastrophe et à cette « quatrième guerre » appelée de ses vœux par le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Liberman.

Il est de la responsabilité de la France d’agir sans délai pour que soit imposée la levée d’un blocus mortifère. Cela passe par l’exigence de l’ouverture des points de passage, la reconstruction et l’ouverture du port de Gaza, la reconstruction de Gaza en demandant des comptes au gouvernement israélien qui porte la responsabilité des destructions.

Il n’est tout simplement plus possible de laisser ainsi 1,8 million de Palestiniens de Gaza à la merci des forces d’occupation israéliennes qui en organisent le blocus et l’asphyxie.

Le Bureau national

Inondations à Gaza : les autorités palestiniennes accusent Israël


A Gaza, certains endroits du territoire palestinien sont sous les eaux. Des centaines d’habitants ont dû quitter leur maison. Si la tempête qui a récemment frappé la région est en cause, les autorités palestiniennes, elles, accusent Israël. L’État hébreu aurait ouvert les vannes d’un barrage qui aurait fait déborder le fleuve qui traverse l’enclave palestinienne.

Avec notre correspondant à Ramallah, Nicolas Ropert


Évacuation des animaux dans le village inondé de Al-Moghraga, dans la vallée de Gaza, le 22 février 2015.

L’eau est montée jusqu’à trois mètres dans certains endroits. Une crue soudaine du fleuve qui traverse Gaza a obligé plusieurs centaines de Palestiniens à quitter leurs maisons ce dimanche. La route principale de l’enclave palestinienne était même partiellement bloquée à cause de ces inondations.

Le ministère de l’Intérieur à Gaza affirme, dans un communiqué, qu’Israël a ouvert les vannes d’un barrage qui retient habituellement l’eau afin de la déverser dans la Méditerranée. Cette manoeuvre n’est pas exceptionnelle, elle a lieu deux à trois fois par an. Mais cette fois, les quantités d’eau étaient trop importantes après plusieurs épisodes de pluies et de neige ces derniers jours.

Les autorités palestiniennes accusent Israël de n’avoir pas prévenu sa population qui a été surprise par cette brusque élévation du niveau l’eau dans la vallée de Gaza.

Israël n’a pas répondu à ses accusations dans l’immédiat. Six mois après la fin de la dernière guerre à Gaza, l’enclave palestinienne est encore dans une situation très fragile. Le blocus imposé par l’État hébreu perdure et la plupart des sommes promises par la communauté internationale pour la reconstruction n’ont pas été versées.

Source : http://www.rfi.fr/moyen-orient/20150222-inondations-gaza-autorites-palestiniennes-accusent-israel/



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