Mon sang catalan et communiste a chauffé dans mes vielles artères.
Viendra, demain, le temps de l’analyse, du "commentaire" sur le Net d’un type au dernier quart d’heure de sa vie.

Mais depuis dimanche soir, oui, je jubile pour plusieurs raisons :

• -Un slogan "si se puede" même si certains veulent le faire rentrer dans le moule politicien traditionnel, c’est plus rassurant et porteur d’espoir que "c’est foutu, on peut rien faire"
• - La colère de masse, le rejet de la fatalité du malheur, je savoure qu’à Barcelone, Madrid etc, cela ne donne pas lieu à l’accouchement de monstres à la Ménard et autres saloperies puantes.

Pour connaitre un peu ce pays et notamment la Catalogne, je pense que toute comparaison hâtive entre Syrisa et Podemos, (encore plus la mélenc(h)onnerie consistant à se palucher en faisant du pitoyable FDG politicien, un copier coller de tel ou tel "modèle") serait nier une réalité complexe aux multiples contradictions.

La Catalogne a été un berceau d’anarchisme. L’Espagne a intégré dans sa mémoire de classes, des expériences, parfois hélas réglées dans le sang de tragédies, Lénine, Rosa Luxembourg, Bakounine et tant d’autres ont inspiré l’émancipation humaine par le "collectif".

Intelligemment, comme ils le firent dans les "boites" avec les CCOO combiné à l’entrisme dans les syndicats "franquistes", les communistes ont su faire des associations de quartiers, tolérées et sous haute surveillance, comme ces groupes dits "Asociaciones de Vecinos" (voisins), des mini "soviets » objectifs, de la lutte autogérée, bref,.du COMMUNISME en graine !

On excusera mon sourire : en regardant les résultats commune par commune, je préfère ce vote massif pour PODEMOS, que les spectaculaires démonstrations des deux dernières "Diada » du 11 septembre , fête catalane, support du mouvement "indépendantiste" ou je craignais que cette mobilisation extraordinaire (là aussi, autogéré "en bas") ne piétine la lutte des classes.

Rien n’est joué certes, mais le journal Libération note
 [1]]

Citation : à propose d’Ada Colau

Photo : Ricardo Patiño

« Son autre tour de force est d’avoir contrarié les ambitions des indépendantistes catalans qui, même s’ils l’emportent dans la région, comptaient bien s’appuyer sur une victoire à Barcelone pour lancer leur défi souverainiste. S’ils gagnent les législatives régionales en septembre, ils ont promis un irréversible processus vers l’autodétermination. Pas contre un référendum, Ada Colau refuse pour autant ce genre de stratégie unilatérale et sait - comme elle l’a dit dimanche soir - qu’elle a été élue pour « modifier la donne sociale et pas pour autre chose ». Un croc-en-jambe aux indépendantistes sortants qui, après ce revers, pourraient reporter aux calendes grecques leurs desseins sécessionnistes. »

Ô j’entends bien que ces élections, sont loin de démontrer une capacité révolutionnaire des travailleurs, loin donc d’un processus communiste.

Comme j’ai parcouru "QUE FAIRE" [2] je me demande comment il pourrait en être autrement sans ORGANISATION indispensable (mais non "suffisante".).à tout processus d’abolition du Capitalisme.

Et donc je lève mon "porron de vi negre " à cette fessée infligée au trio PP, PSOE et indépendantistes C.I.U (espèce de modem catalaniste), vizca la revolucio, vizca Catalunya !! Collons !  [3]

"Il faut avoir une parfaite conscience de ses propres limites, surtout si on veut les élargir." [4]

A.C