DERICHEBOURG : le mépris pour ceux qui l’enrichissent !

lundi 2 novembre 2015
par  Charles Hoareau
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DERICHEBOURG est un groupe mondial spécialisé dans les métiers de la propreté, qui emploie 28200 salarié-e-s sur 3 continents dans 12 pays, et qui se réjouit dans son dernier rapport financier d’avoir un obtenu pour le dernier semestre connu (31 mars 2015) un résultat de 13,7 millions d’euros.
13, 7 millions qui ont été réalisés grâce à qui ?
Evidemment grâce à tous ces salarié-e-s, principalement des femmes qui se lèvent à 4h du matin pour aller travailler à un taux horaire des plus bas, parfois seulement pendant une heure trente par jour, ce qui les oblige alors à avoir jusqu’à 4 employeurs pour avoir un temps complet qui s’étire tard le soir bien après la fermeture des bureaux, ateliers et services.

L’hôpital militaire Laveran, qui pour le nettoyage de ses locaux, chambres, salles de soins et couloirs interminables a choisi de faire appel à des sociétés privées, n’échappe pas à cette règle.

Ici les salariées travaillent depuis des années malgré les conditions difficiles et les bas salaires. Parce qu’elles n’ont pas le choix, parce qu’elles habitent le quartier et que vu les horaires c’est bien de ne pas être loin de la maison, enfin parce que malgré tout elles aiment le contact avec les malades et les personnels soignants qu’elles connaissent comme s’ils étaient de la même entreprise…même si ce n’est pas le cas ce que le « client » (ainsi se nomme l’hôpital) et leur employeur (qui change tous les 3 ans) se chargent de leur rappeler à tous moments….

Leur employeur - faut-il le rappeler ? - change régulièrement, comme pour tous les salariés du nettoyage ou de la sécurité, parce que tous les 3 ans, l’hôpital lance un appel d’offres pour le nettoyage de ses locaux en privilégiant toujours le moins-disant comme ils disent, c’est-à-dire celui qui réussira à faire faire la même quantité de travail en facturant le moins tout en gardant ses marges…et donc en tirant le plus possible sur les salariées. Cette fois-ci, au jeu de « exploitons le plus possible » c’est Derichebourg qui a gagné.

Et cela n’a pas trainé. Dès le marché gagné (puisque le travail de propreté est devenu un marché et non un service faisant partie intégrante de l’hôpital), dès le marché gagné donc, Derichebourg s’est attaché à préserver ses marges tout en rentrant dans l’enveloppe qu’il avait lui-même fixée pour emporter la mise.
Mutations, pressions, remise en cause des horaires, acharnement contre celles qui résistent : tout l’arsenal est déployé. Si avec tout ça les salariées avaient la bonne idée de craquer et de démissionner cela serait parfait. Resterait aux rescapées de se taper tout le travail supplémentaire sans augmentation d’heures ou de salaire bien sûr. Le plan parait bien huilé sauf que …

Sauf que les salariées se révoltent et qu’au bout d’un mois de ce traitement censé les faire partir en silence, elles se mettent en grève le 22 octobre et tiennent bon depuis. Comme le dira Hadda, à la soirée cinéma organisée par le Cercle Manouchian autour du film Bred and Roses : « On ne peut pas laisser faire. On tiendra on est déterminées. On travaille dur et ils n’ont aucun respect pour nous. On ne lâchera pas. » Elle raconte aussi ce soir-là avec émotion le choc qu’elle a eu en s’apercevant en arrivant au travail que la clef du local avait été changée sans qu’elle en soit avertie, elle parlera de ses femmes qui ont 20 ans d’ancienneté et à qui on tourne le dos parce qu’elles ont décidé de se révolter, de ces militaires qui viennent les contrôler et leur interdire l’entrée de l’hôpital, de ces vigiles et de leurs chiens dépêchés en renfort…
Depuis le 22, bravant tous les caprices du temps, les femmes sont là devant les grilles et tiennent. Le syndicat CGT du nettoyage les soutient en assurant présence et distributions de tracts journalières. Le syndicat CGT du personnel de l’hôpital aussi.

Des militants CGT du coin et de l’union locale proche passent aussi et aident à la diffusion du matériel ou apportent la solidarité financière.

Du côté de DERICHEBOURG on a jusqu’à présent joué la carte du mépris et du refus de discussion. Devant la mobilisation qui ne faiblit pas et la popularisation croissante du conflit, la direction vient de lâcher du bout des lèvres son accord pour l’ouverture de négociations le mercredi 4 novembre à la délégation régionale dans la banlieue lyonnaise. Pour aider la délégation de salariées qui va être reçue n’hésitez pas à dire votre façon de penser à

DERICHEBOURG 13 : 5 Voie d’Angleterre, 13127 Vitrolles - Téléphone :04 42 46 65 95

DERICHEBOURG PROPRETE 84 boulevard DE L EUROPE 69310 PIERRE-BENITE Tél : 0472795620

Et à envoyer votre solidarité à syndicat CGT 13 des entreprises de propreté 23 bd Charles Nédélec 13003 Marseille



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