Catalogne

mercredi 1er novembre 2017
par  Alain Chancogne
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Merci au camarade et ami JEAN ORTIZ. Jean est connu de nos lecteurs.
Ses billets dans l’Humanité enrichissent la réflexion, et sa parfaite connaissance de l’Espagne et de l’Amérique Latine nous permettent de mieux comprendre les causes et effets de la CRISE du CAPITALISME dans ces régions.
Les articles de Jean :
Catalogne. Joie populaire et nuages noirs (Ici)
et
Catalogne. Yves, réveille-toi ! (Ici)

Je partage ses analyses. Je m’autorise donc simplement à ajouter une appréciation personnelle.

Jean écrit

« Le problème politique, de fond, demeure, lui, sans réponse. Mais Rajoy (et Puigdemont) cherchai(en)t-il(s) vraiment des réponses ? Deux calendriers électoraux risquent de s’opposer. Le sang peut couler suite à n’importe quelle provocation, malgré le pacifisme de toute une génération de jeunes, « indépendantistes » par conviction sans doute et aussi par refus de l’austérité féroce qu’ils ont vécue, de l’absence d’horizon, de l’autoritarisme de Rajoy, des politiques anti sociales à répétition, de la corruption des partis de droite, aussi bien en Catalogne qu’à Madrid. Leurs revendications, « plus de liberté », sont légitimes. Le dialogue devrait à tout prix s’imposer encore. La crise est si profonde qu’elle relève d’un problème politique majeur."

Selon moi, le Capital aux prises avec les rejets massifs des politiques d’austérité, d’atteintes aux droits des salariés, des libertés publiques, a plusieurs fers au feu.

Certes d’une part, il reste fidèle à ce que la Trilatérale a théorisé sur la façon de renverser la tendance à la baisse du taux de profit. Cette organisation aux délibérations opaques, genre de COSA NOSTRA du CAPITALISME avec ses « Capo di capo » -quelques dizaines de milliardaires et hommes politiques de tous horizons - a fait l’objet d’un travail documenté du journaliste Alain BOIRAL

Aujourd’hui réservé aux abonnés , l’intégralité de ce papier m’avait conduit à le publier et à relever un aspect selon moi, essentiel, que je cite :

Les interventions s’articulent autour de quelques idées fondatrices qui ont été largement relayées par le politique. La première est la nécessité d’un « nouvel ordre international ». Le cadre national serait trop étroit pour traiter des grands enjeux mondiaux dont la « complexité » et l’« interdépendance » sont sans cesse réaffirmées. Une telle analyse justifie et légitime les activités de la Commission, à la fois observatoire privilégié et contremaître de cette nouvelle architecture internationale.

Cette politique de destruction des États Nations conduit à la fois à chercher, comme Macron s’y emploie, a hâter une mise en place de supranationalité totale sous l’égide de l’Union Européenne et à attiser ici ou là des tentations sécessionnistes, comme on l’a vue pour le Kosovo, la Slovènie pour ne prendre que ces deux exemples.

Voilà qui nous permet de citer Lénine qui en son temps écrivait :

En Russie, notamment après 1905, lorsque les plus intelligents des bourgeois ont vu clairement combien la force brutale était insuffisante à elle seule, toutes sortes de partis et de groupes bourgeois « progressistes » usent de plus en plus souvent du procédé de la division des ouvriers par la diffusion de diverses idées et doctrines bourgeoises qui affaiblissent la lutte de la classe ouvrière.

Au nombre de ces idées, il faut ranger un nationalisme raffiné, qui prêche la division et l’émiettement du prolétariat sous les prétextes les plus spécieux et les plus séduisants ; par exemple, sous prétexte de défendre les intérêts de la « culture nationale » de "l’autonomie ou de l’indépendance nationale » etc. etc...

Loin de moi l’idée saugrenue d’appliquer cela aux Catalans. Mais reconnaissons une chose : pour différer le moment ou la RUE agitera ses drapeaux rouges, les drapeaux du « nationalisme » version franquiste de RAJOY ou ceux des indépendantistes catalans, (s’appuyant sur la légitime colère de la Catalogne face aux austérités tant concoctées à Madrid que par le patronat dit »catalan » (??), voilà un leurre bien utile à la bourgeoisie qui ne saurait avoir de »patrie » !

Pour conclure, je dirais en risquant me tromper que Rajoy et sa clique pourraient avoir besoin d’une situation rappelant les années de plomb , après la mort de Franco, au Pays Basque.

Un « bon » mouvement terroriste avec des slogans en catalan serait aussi utile au Capital « espagnol » que DAESH l’est à l’ IMPÉRIALISME !

Nous ne redirons jamais assez combien la perte des repères de classe, la liquidation du Marxisme par des partis abusivement appelés « communistes » sont aujourd’hui un handicap terrible pour aider les travailleurs et la jeunesse notamment à déjouer tous les pièges, toutes les manœuvres de divisions des exploités.

A Barcelone et partout !

D’où la nécessité, pour nous, de renforcer l’influence de notre ASSOCIATION NATIONALE des COMMUNISTES.

AC



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