Contre l’état d’urgence

mercredi 14 décembre 2005 : 00h00

Appel unitaire

Le Gouvernement doit mettre un terme à l’état d’urgence.
Organisons la riposte, manifestons notre refus.

L’état d’urgence, mesure d’exception héritée de la période coloniale, a envoyé un signal désastreux à la fois aux populations discriminées et à tous ceux qui, notamment au gouvernement et dans la majorité, n’attendaient que l’occasion de libérer une parole xénophobe, réactionnaire et anti-sociale.
Il flotte dans notre pays un parfum de revanche qui autorise tous les dérapages et toutes les surenchères, propos racistes à l’Assemblée Nationale, volonté d’imposer par la loi une version officielle de l’histoire coloniale qui donne une image positive, campagnes antisyndicales...

Dans la foulée fleurissent initiatives et déclarations qui remettent en cause des éléments essentiels du pacte social qui touchent au droit du travail, aux conditions de la scolarisation obligatoire, à l’égalité des chances, aux efforts consentis en direction des populations les plus défavorisées et à la pérennité des services publics.

Dans notre département se multiplient les actes autoritaires en direction des sans- papiers, les expulsions de familles pauvres (rue de la République à Marseille), les procès contre les militants syndicaux dont le seul tort est de ne pas accepter la loi du profit maximum et de défendre l’intérêt général (PAM, RTM..).

La véritable urgence n’est pas sécuritaire mais sociale : elle réside dans la mise en Å“uvre d’une autre politique qui mette au premier plan la satisfaction des besoins sociaux, la lutte contre la pauvreté , l’exclusion , les discriminations et la précarité, la réduction des inégalités , l’accroissement de la justice sociale et des droits des salariés dont le premier est le droit au travail..

Aujourd’hui chacun peut constater qu’aucune des raisons avancées pour expliquer l’institution de l’état d’urgence ne subsiste.

Son maintien est à l’évidence totalement injustifié et illégal.

Il a pour seul effet sinon pour seul objet d’habituer la population française à vivre sous un régime durable de graves restrictions des libertés publiques.

Les organisations soussignées demandent au gouvernement de mettre fin sans délai à l’application de l’état d’urgence.

Afin de faire part de leur refus et d’en expliquer ensemble les raisons, elles organisent le

14 décembre à 12 h 00, devant la Préfecture, une conférence de presse publique

et interpelleront le Préfet.

1ers SIGNATAIRES

MRAP - MOUVEMENT DE LA PAIX - RAS LE FRONT - FSU - CGT - UNSA - PCF - ROUGES VIFS...


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