Raysel l’enfant artiste et Georges, le vieux dictateur

mercredi 6 décembre 2006
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Que devient la violence subie par les enfants ? Et l’humiliation ?

Est-ce que la violence et l’humiliation, l’injustice aussi s’éliminent comme par miracle en grandissant ?
Et si ça laisse des traces, où sont-elles imprimées ?
Dans la mémoire, dans le cÅ“ur, au ventre ?
En posant cette question, j’ai à l’esprit des millions d’enfants.

Des enfants tout près de chez nous, dans notre vie, dans notre rue, dans nos villes, sur notre continent ou des enfants du bout du monde.

Souvent, je raconte des bouts de vies d’enfants, des enfants vrais, pas de ceux que l’on trouve dans les contes.

Aujourd’hui, j’ai envie de parler d’un enfant qui est heureux, qui a du talent et même de la chance puisqu’il prend des cours de dessin dans l’atelier du peintre Jorge Jorge Gonzalez et qu’il a remporté le premier prix de la Région Amérique Latine et Caraïbes au concours de dessin organisé par le PNUE (Programme des Nations Unies pour l’environnement).

Pour recevoir ce prix dans le cadre du 15 ème Concours Mondial de dessins d’enfants sur l’environnement, on lui offre, comme aux autres lauréats, le voyage pour Alger où doit être remis le prix 2006.

Agé de treize ans, ce jeune garçon plein de talent, d’imagination et de chance s’appelle Raysel Sosa Rojas.
On imagine aisément sa joie de prendre l’avion, de traverser l’Atlantique, de faire escale à Paris et de découvrir Alger !

Là, il retrouve des enfants du monde entier venus chercher leur prix et se rencontrer pour que ce rêve d’un monde sans frontières et à l’environnement préservé par des humains responsables commence à se construire.

Il est accompagné par son professeur de dessin qui en profite pour retrouver des amis et présenter fièrement son élève. Le jour de la remise du prix, il est là, émerveillé par ce qui lui arrive : il se dit que ce sera un souvenir inoubliable, qu’il lui faudra du temps pour raconter cette aventure à son retour à ses parents, à ses amis.

Merveilleux, oui tout fut merveilleux à part un petit incident, comment dire...un incident diplomatique.

Au moment de la remise du cadeau offert par une firme japonaise qui vend ses appareils photos dans le monde entier, et bien entendu aux Etats-Unis, on s’écarta gêné de Raysel Sosa Rojas, le petit lauréat émerveillé, et on prononça une phrase qu’il ne comprit pas tout de suite :

« Au regard de l’embargo décrété par les USA, nous ne pouvons pas offrir l’appareil de photo Nikon à un Cubain ».

Aucun des enfants tenant leur précieuse récompense ne comprit pourquoi leur camarade ne pouvait avoir son cadeau.

L’affront fut lavé par la solidarité des enfants, de leurs parents ainsi que des responsables algériens qui protestèrent auprès des hauts fonctionnaires des Nations-Unies.

Tout de même, je pose toujours cette question : que devient la violence subie par les enfants ? Et l’humiliation ?



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