Conquête de la souveraineté populaire

mardi 20 février 2007
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Au Venezuela comme en Bolivie, les gouvernements continuent de se réapproprier les ressources naturelles, notamment en décidant des nationalisations. En Equateur, le nouveau gouvernement a refusé de signer un traité de libre-échange avec les Etats-Unis ; il s’est également engagé à renégocier la dette extérieure et à combattre la perte de souveraineté qu’impliquent les mesures économiques imposées par le FMI et la Banque Mondiale.

En Amérique Latine, le mouvement de fond des peuples, qui bouscule les anciennes oligarchies liées aux marchés financiers et aux Etats-Unis, s’appuie sur la conquête des libertés et la souveraineté populaire.

Le peuple uruguayen n’est pas en reste. Il s’est inscrit dans ce mouvement en portant au pouvoir en octobre 2006 le "Frente Amplio" (alliance de partis de gauche et d’organisations ouvrières et populaires). Dans ce contexte marqué par la volonté des peuples d’Amérique Latine de se dégager de la tutelle des Etats-Unis, le récent congrès de la centrale syndicale uruguayenne PIT-CNT a exprimé la détermination des salariés à conquérir de nouveaux droits et à vivre libres et souverains.

Le congrès a en effet rejeté la signature du Traité de libre concurrence avec les Etats-Unis qui ne peuvent plus imposer leur loi dans ce qu’ils considéraient comme leur "arrière-cour". Sous la pression du mouvement syndical et populaire, le gouvernement de "Frente Amplio" a décidé de ne pas signer ce traité. Mais, en même temps, il a annoncé des réformes des institutions et de la fiscalité qui obéissent à la logique de ce traité. La mobilisation se poursuit pour empêcher la mise en Å“uvre de ces réformes, faire échec à toutes les tentatives de privatisation et obtenir des investissements publics, en priorité dans les domaines de la santé et de l’éducation.

S’inscrivant dans la même démarche qui lui a fait rejeter le Traité avec les Etats-Unis, le 9e congrès de la centrale syndicale a refusé d’adhérer à la Centrale Syndicale Internationale (CSI) nouvellement créée dont l’objectif, d’après le syndicaliste Ariel Quiroga, est de "soumettre l’indépendance du mouvement syndical à la "gouvernance démocratique" des institutions comme le FMI et la Banque Mondiale". Cette décision des syndicalistes uruguayens, qui rejoint celle des syndicalistes péruviens, ne devrait-elle pas inciter les syndicalistes français à pousser plus avant leur réflexion sur les objectifs de la nouvelle centrale syndicale internationale ?

Cette réflexion semble d’autant plus nécessaire que son secrétaire général Guy Rider, interviewé par "France Inter" pendant le Forum de Davos (où il était présent), s’est prononcé pour changer la mondialisation et réglementer les multinationales mais sans parler des luttes des travailleurs.



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