L’avocat de la terreur

lundi 24 septembre 2007
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Qui sait que Jacques Vergès, sulfureux avocat, a été l’époux de Djamila Bouhared égérie de la révolution algérienne ?

C’est l’une des nombreuses choses que l’on apprend dans ce magnifique documentaire de 2h15 réalisé par Barbet Schroeder avec la participation de Jacques Vergès lui-même.

Personnage récemment connu, voire diabolisé, pour avoir défendu l’indéfendable avec le procès de Klaus Barbie ; ce que l’on sait moins, c’est qu’avant de devenir avocat, cet étudiant en langues orientales était un militant anticolonialiste. Il savait pourquoi : lui-même fils d’un père réunionnais et d’une mère indochinoise. Son engagement fera basculer le jeune avocat dans le camp des révolutionnaires algériens, et à cette occasion inventera « la défense de rupture ».

Il s’agit pour « les terroristes du FLN » Djamila Bouhared en tête, de dénier toute légitimité à un tribunal impérialiste. Sans doute par les succès obtenus (Djamila Bouhared condamnée à mort à l’époque est toujours vivante) que Jacques Vergès deviendra l’avocat « des causes indéfendables ». Il ne le reconnaît pas franchement dans le film, mais sans se départir de son sourire oriental, à la question « défendriez vous Hitler ? », il répond cash : « Même Bush ! ».

Ce film montre son parcours politique auprès des plus grands combattants pour la liberté des peuples, notamment l’OLP, alors qu’il nous est souvent donné en pâture comme l’avocat du diable. La réponse, il la donne lui-même après le générique de fin de film. Pirouette d’avocat !


Ce film salué par la critique est très pédagogique sur les revirements de l’histoire, tombe à point nommé alors que le colonialisme français resurgit dans le débat public ; et où l’action militante est criminalisée



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