Pierre Sarkozy : le salaire du rappeur.

lundi 30 novembre 2009
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L’aîné du Président, alias DJ Mosey, occulte volontiers son côté « fils de » mais sait bien que le nom de son père ne sert que si l’on en use !.

NICOLAS a dit adieu aux Rolex, Jean a coupé sa crinière blonde.

Dans la famille Sarkozy, le dernier à être resté bling-bling, au sens originel du terme, c’est Pierre, le fils aîné, âgé de 25 ans, le fana de rap, le cinoque de hip-hop.

Chaîne en or, pantalon baggy, cheveux restés longs, capuche : c’est sa tenue de travail.

Le mois dernier, lors d’une fiesta donnée par le producteur porno Marc Dorcel, il donnait dans le look du rap gangter latino :
"No hablo frances".

Se déguiser pour fuir l’héritage...

Cachez ce nom que les rappeurs ne sauraient entendre !

Car la malédiction de ce "garçon bien", décrit comme "gentil", "humble", "fin", voire "talentueux", par tous ceux qui l’approchent, c’est son patronyme, qu’il essaie désespérément de faire oublier.

"C’est très dur de faire carrière dans le rap en France quand on est le fils de Sarkozy : on lui fait une croix dessus, sans même l’écouter", résume la journaliste et écrivaine d’origine togolaise Fatou Biramah, son initiatrice dans le milieu du rap, à qui il a suggéré d’emblée, en 2003, de "ne pas lui demander de faire sauter ses PV".

C’est pour cette bonne raison que l’aîné des fils Sarko a choisi d’ancer masqué, aussilongtemps que possible, jusqu’en 2007, à l’abri de son nom de guerre de DJ Mosey (qui veut dire en argot américain "flâner", "aller sans se presser").

Quitte à encaisser.

Ainsi dans ce concert à l’Elysée-Montmartre, début 2007, où les chanteurs et la salle entonnent, le doigt en l’air :
"Fuck Sarko !" Sa copine Fatou lui demande alors ce que ça lui fait, et il répond : "Si c’est justifié, et ils doivent savoir de quoi ils parlent, je peux rien dire. Mais bon, ça reste mon père".

D’ailleurs, dans sa vie parallèle de jeune militant UMP, il continue alors à coller les affiches de Papa candidat.

MC Sarko Jr., Docteur Mosey.

Lorsque le rappeur hardcore Poison réalise après coup, lors de la victoire de Sarko, qui est vraiment ce Mosey qui lui a refilé son "putain de son", il se voit contraint de se disculper pour ne pas passer pour un traître aux banlieues, mais finit par "assumer" avec style :
"Ceux qui parlent mal peuvent aller sucer ma bite longue de 24 cm" ("Libé", 7/1/08).

Pour rapper heureux, vivons cachés ?

C’est dire que Pierre Sarkozy se serait bien passé de la dernière polémique en date sur le coup de fil passé par un conseiller de l’Elysée pour obtenir une "demande d’explication" après le refus d’une subvention de 10 000 euros pour son projet d’album.

Pourtant, le fiston a bien dû se plaindre à qui de droit, si c’est remonté au Château...
« Pour l’instant, ce n’est pas une usine à tubes : il reste un producteur de seconde zone, comme il y en a des milliers en France », explique Bruno Laforesterie, patron de la radio rap Générations, qui ne le tient pas pour un nul pour autant.

Faute de voir ses projets aboutir avec des pointures, DJ Mosey s’est rabattu sur la production du dernier album du néosarkozyste Doc Gynéco.

L’album, « Peacemaker », sorti il y a un an, a été un flop monumental.

Pas vraiment une carte de visite.

MC Sarko n’a pas choisi la facilité, mais joue malgré tout de son statut de fils de président pour copiner avec le gratin du rap américain : de Puff Daddy, flatté de recevoir le « prince of France », au producteur Timbaland, qui l’a invité à son mariage sur l’île d’Aruba.

Yo, brother !.

Fama Niang, la manageuse d’origine sénégalaise du collectif de Sarko junior, Da Cream Chantilly, s’emballe un peu du coup :
« Il y a aux Etats-Unis des gens qui apprécient beaucoup son travail ».

DJ Mosy, qui parfois s’adjoint le nom de Galak (la marque de chocolat blanc… un symbole !), se montre fasciné par les cultures noires, musicales mais pas seulement.

Sous toutes leurs formes : « Il aime la femme noire, c’est un négrophile, non, un négrophage ! », rigole son amie Fatou, en racontant qu’il est vu comme un « beau parti » par la gent féminine de la communauté…

C’est également sous une identité semi-cryptée , Nagy-Bocsa, la deuxième moitié du nom paternel, que Pierre s’est inscrit en fac de droit pour complaire à papa, qui fait la moue devant son orientation rap comme autrefois devant ses dreadlocks…

Mais en février 2006, lors d’un partiel de deuxième année à la fac de Nanterre, Pierre a la mauvaise idée de tenter de truander à dix minutes de la fin, en sortant ses notes de cours…

Traduit en conseil de discipline,il a vu son épreuve invalidée.

Il a ensuite lâché à un ami :
« C’est la pression familiale qui m’a poussé à tricher. »

Rien ne prouve qu’il ait ensuite terminé son Deug : à eux deux, les frères Sarko cumulent tout de même trois années de droit !.

Là aussi, l’incognito lui a joué des tours, comme lorsqu’un prof de sciences politiques qui ne l’avait pas reconnu illustrait a contrario le lien entre milieu aisé et réussite scolaire :
« Il paraît que le fils Sarkosy est dans cette fac, et il paraît que c’est une tanche ! »

Yo, man !

Mais son frère est un bébé requin et lui rêve de devenir un gros poisson du rap.

Par David Fontaine dans Le Canard enchaîné du 18/11/2009

Transmis par Linsay.



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