La sinistrose ne passera pas !

vendredi 12 septembre 2008
par  Charles Hoareau
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En regardant cet été qui se termine il est difficile de trouver matière à satisfaction ou espérance. Au plan international les conflits se multiplient et s’enlisent. Les guerres pour la possession des ressources au premier rang desquelles se situent le pétrole et le gaz s’intensifient au point de mettre en danger la planète toute entière.

Au plan national l’omniprésident continue son ballet médiatique avec d’autant plus d’insolence qu’il donne l’impression de ne pas avoir d’adversaire capable de le faire trembler, à défaut de le faire tomber. Sans parler du PS qui ne sert à rien si ce n’est à donner le spectacle de ce qu’il ne faut pas faire, le reste de la gauche semble atone. Dans le mouvement syndical même le doute s’est installé parmi nombre de militants sur la capacité, voire parfois la volonté d’agir en grand des organisations syndicales pour peser sur le cours des choses.

Dans la rue, les magasins, à l’entreprise les gens égrènent les motifs bien réels de désespérance : recul social généralisé, perte des valeurs, individualisme grandissant, atteinte aux libertés…

Alors on se résigne, on se lamente, on s’isole… ou on se bat ?

« L’avenir n’est pas chose faite et qu’il faille attendre » a dit quelqu’un. Nous pouvons peser dans le bon sens car la situation bien que complexe est beaucoup plus ouverte qu’il ne parait.

Ainsi au plan international. Paradoxalement si les USA sont d’une agressivité encore plus violente, si les guerres ensanglantent la planète, c’est que l’impérialisme est en difficulté.
- En difficulté économique face à la Chine à la croissance impressionnante et aux réserves financières énormes [1],
- en difficulté politique face aux peuples qui, de par le monde, de l’Afrique à l’Asie en passant par l’Ossétie ou le « grand » moyen orient, entendent défendre leur souveraineté
- en difficulté idéologique en particulier dans cette partie du monde que les gouvernements américains ont toujours considéré comme leur arrière cour, l’Amérique du Sud. Continent dans lequel les pays pour sortir de la pauvreté inventent chaque jour leur socialisme du 21e siècle, démarche qui à côté de nos bricolages nationaux autour du RSA font passer celui-ci pour ce qu’il est : de la poudre de perlimpinpin.

De même la crise profonde actuelle ne cesse de démontrer que décidément le capitalisme n’est pas un système économique satisfaisant (le mot est faible !) ni même viable et que donc tout projet politique qui ne choisira pas de changer de système est par avance voué à l’échec.

Pour le moment parmi celles et ceux qui aspirent à un réel changement de société l’émiettement politique domine mais des volontés de rassemblement, de reconstruction et de résistance s’affirment.
- Témoin par exemple notre rencontre de Sanary [2] qui montre que, même si la (re)construction est lente, voire laborieuse, des hommes et des femmes, sans illusion mais sans immobilisme, avec ténacité, s’attachent à tracer une perspective politique en écho aux luttes présentes et à venir.

- Témoin aussi ce mouvement pour la paix, le retrait des troupes d’Afghanistan et la sortie de la France de l’OTAN, mouvement dont le 20 septembre s’annonce d’ores et déjà bien plus fort (tant au plan national que local), que ce que nous avons pu faire au printemps quand le renforcement des troupes a été annoncé. Sur cette question voilà un exemple de plus de ce que l’esprit de résistance et la volonté de rassemblement peuvent produire.
On aurait pu douter de l’utilité de notre initiative d’avril quand nous nous sommes retrouvés un trop petit nombre devant la préfecture des Bouches du Rhône pour manifester notre opposition à la politique guerrière du gouvernement, pourtant c’est de ce rassemblement là que sont (re)parties des réflexes d’action commune qui se vérifient aujourd’hui, nous rendent plus efficaces et d’ores et déjà prendre rendez-vous pour l’après 20.

- Témoin ce qui se passe autour du fichier EDVIGE et ses plus de 150 000 signatures en deux mois.
Les manœuvres (laborieuses) en recul du gouvernement et l’agacement affiché par le président montrent qu’il suffit parfois d’une simple pétition électronique lancée au cœur de l’été pour construire dans l’opinion un mouvement dont ceux qui nous gouvernent sont bien obligés de tenir compte. Et en plus sur le thème de la sécurité un des thèmes de prédilection de la campagne présidentielle ! Gageons que cet exemple donnera des arguments à celles et ceux qui doivent affronter le pessimisme d’autres qui refusent de signer des pétitions sous prétexte que cela ne sert à rien.

- Témoin aussi ce rassemblement le 23 septembre pour La Poste (avec là encore une pétition qui connaît un succès grandissant tant auprès de la population que des élus), qui s’annonce d’ores et déjà comme un rendez vous de première importance de cet automne social.

- Témoin enfin (et on pourrait allonger la liste) cette journée du 7 octobre sur lesquels certains auraient tort de faire la fine bouche au prétexte (bien réel) que le mot d’ordre de la CSI (Confédération Syndicale Internationale), « Pour un travail décent » est d’un contenu pas très ambitieux ni dans les mots d’ordre ni dans les formes d’action proposées.
A nous tous et toutes d’en faire un grand moment du « Tous ensemble » pour clamer un grand « Capitalisme basta ! » qui ne restera pas sans lendemain.

Alors on se résigne, on se lamente, on s’isole… ou on se bat ?

A Rouge Midi en tous cas La sinistrose ne passera pas par nous !


[1Les réserves de change de la Chine, les premières au monde depuis plus de deux ans, ont atteint 1.808 milliards de dollars fin juin. Cette somme a augmenté de 35,7% par rapport à la même date l’an dernier et de plus de 18% par rapport à fin 2007…à comparer à la dette américaine qui atteint les 3000 milliards de dollars

[2On peut trouver sur Réveil communiste le compte rendu qu’en ont fait Danielle Bleitrach et Pasquale Noizet



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