« Si vous étiez 1er ministre que feriez-vous pour PSA ? »

lundi 29 avril 2013
par  Charles Hoareau
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C’est la question que François Lenglet, un des économistes bien en cour auprès de nos chaines de télé a posée à Jean Luc Mélenchon et j’avoue que je n’ai rien compris à la réponse si tant est qu’il y en ait eu une… Et c’est regrettable car ce refus de répondre clairement donnait à croire qu’il n’y avait rien à faire de concret et d’immédiat pour empêcher la fermeture de PSA ou d’autres entreprises.

Mais c’est pourtant simple et il n’y a pas besoin de tourner autour du pot ou de partir dans de grandes considérations générales comme ce fut le cas l’autre soir.

- Premièrement un gouvernement qui voudrait défendre le monde du travail, comme nous l’écrivions en juillet dernier, nationaliserait l’entreprise ou plus exactement la réquisitionnerait. Non pas pour en prendre les rênes et remplacer le patron PSA par l’état patron, mais pour la rendre aux salarié-e-s afin que les travailleurs de PSA, du cadre à l’OS, soient aux commandes de leur usine.

Ils ne pourraient pas faire plus mal que leur employeur qui obéit à des lois capitalistes qui vont contre l’emploi ! Un gouvernement qui exproprierait la famille Peugeot aurait des tas d’arguments pour le faire et sans être marxiste (ne lui en demandons pas trop !) il pourrait dire aux actuels patrons : « On vous a déjà donné trop d’argent (4 milliards d’aide publique)  [1] soit l’équivalent de 106 624 emplois ou 13 ans de salaire pour les 8000 salarié-e-s de PSA aujourd’hui menacés !! ! [2]), on réquisitionne l’entreprise et on la donne en gestion aux salarié-e-s » [3]

- Deuxièmement, face à la concurrence et au dumping social que ne manquerait pas de faire une multinationale afin de faire rentrer en force les véhicules produits ailleurs à moindre coût (rappelons que le coût de la main d’œuvre à Aulnay représente moins de 15% du prix de vente des voitures produites), le gouvernement pourrait prendre des mesures de protection aux frontières un peu à l’image de ce qu’a dit Dilma Roussef, la présidente du Brésil déclarant à Foxconn, le fabricant sud-coréen de téléphonie qui voulait fermer son usine au Brésil : « Je ne peux pas vous empêcher de partir d’ici, mais si vous le faites plus aucun de vos produit ne rentrera au Brésil ». Résultat des courses, non seulement l’usine n’a pas fermé mais Foxconn en a ouvert une autre.

Ces deux choses simples Jean-Luc Mélenchon ne les a pas dites. Tout simplement parce qu’il sait que ces deux mesures sont contraires aux règles de l’UE ? Et pousseraient la France à sortir de l’euro (ce qui « serait une catastrophe a-t-il dit » on se demande bien pour qui…), voire sortir de l’alliance du capitalisme ouest européen appelée UE ?

Voilà une autre question simple à lui poser et à laquelle on attend qu’il réponde autrement que par des invectives ou des effets de manche qui sonnaient creux comme il l’a trop souvent fait l’autre soir sans parler du reste de son attitude que l’émission a révélé ce soir-là. [4]


[1selon RFI citant Marisol Touraine

[24 milliards divisés par 37515€ salaire annuel moyen chez PSA

[3article déjà cité

[4On peut contester le procédé de la caméra cachée mais cela ne disculpe pas l’auteur de son propos sur les communistes, ni d’ailleurs de manière générale sur les journalistes qu’il « hait » et dont il aimerait voir « leurs têtes balancer au bout d’une pique » (sic !)



Commentaires

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mercredi 1er mai 2013 à 15h48 - par  thierry -
Site web : patron psa

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